Lancement des Coups de pouce, bonification CPE, multiplication des programmes, élargissement aux sites EU-ETS… À quelques mois du début de la 5e période du dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE), Énergie Plus dresse le bilan provisoire de la période actuelle, avant de revenir plus en détail sur les contours de la suivante. Si le dispositif n’a cessé de monter en puissance, il devra poursuivre voire amplifier ses actions, notamment dans un objectif de décarbonation. Mais le dispositif devra en premier lieu améliorer son efficacité, via le renforcement des contrôles, la révision des fiches d’opérations standardisées, l’évolution des Coups de pouce ou encore la mise en œuvre de démarches de simplification et dématérialisation. Piloté par l’ATEE, le nouveau programme Oscar devrait aider les artisans de la rénovation à s’emparer plus aisément du dispositif, en facilitant la construction des dossiers. Les artisans ne sont pas les seuls concernés… Les collectivités doivent également apprendre à mieux solliciter les CEE pour les actions d’optimisation énergétique de leurs bâtiments, à l’image de l’Agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse et de son centre aquatique.
Édito
Clément CyglerCroissance et productivisme avant tout
Plus d’un an après le lancement de France Relance, le Président de la République, Emmanuel Macron, a présenté le 12 octobre France 2030, un nouveau plan d’investissement de 30 milliards d’euros pour bâtir « la France de demain ». Innovation et industrialisation sont les maîtres-mots de cette stratégie en faveur notamment de la transition écologique. Près de 40 % de l’enveloppe financière de France 2030 seront fléchés vers ces objectifs. Sur les 30 Mds€ déployés sur cinq ans, 8 Mds€ seront tout d’abord consacrés à l’émergence « de réacteurs nucléaires de petite taille, innovants et avec une meilleure gestion des déchets » et d’une filière française d’excellence de l’hydrogène. « Sur l’hydrogène vert, nous pouvons être leader, nous pouvons encore le faire, le nucléaire est notre premier atout car on ne produira pas suffisamment d’électricité renouvelable pour nos besoins en hydrogène », a estimé le président de la République. Ce dernier espère que la France pourra compter deux gigafactories d’électrolyseurs et produire massivement de l’hydrogène d’ici à 2030. Avec 4 Mds€, la mobilité durable est également un axe prioritaire du plan afin d’encourager le développement des premiers avions bas- carbone ainsi que la production de 2 millions de véhicules électriques et hybrides. Ce plan et en particulier quelques mesures de soutien ont tout de suite fait l’objet de critiques provenant de l’opposition ou d’ONG. Greenpeace regrette ainsi une vision tour- née vers le productivisme, la croissance et le mythe technologique au détriment de l’urgence climatique. « Qu’il s’agisse des “small modular reactor”, de l’avion vert, de la capta- tion de carbone, ou de l’hydrogène à base de nucléaire, toutes ces fausses solutions suivent une même logique : repousser sans cesse la vraie transition et continuer à produire comme si les ressources de la planète étaient illimitées », a déploré Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. D’autant plus que ces aides se feront encore une fois sans réelle contrepartie sociale et écologique…