Une soixantaine de propositions pour une méthanisation durable
Afin de parvenir à un développement durable de la méthanisation, une mission d’information sénatoriale a élaboré 61 propositions à destination de l’exécutif, tendant à définir les contours de ce modèle. Réglementation, structuration, territorialisation, amélioration et prévention sont les principaux axes.
Au cœur de plusieurs enjeux très importants comme la protection de l’environnement, la gestion des déchets, la politique énergétique, et l’avenir de notre agriculture, la méthanisation a connu un développement fort ces dernières années. Fin 2020, la France comptait 1 075 installations de production de biogaz dont 80 % consacrées à la fabrication d’électricité. Cette montée en puissance, si elle est utile pour la transition énergétique, suscite des interrogations et des oppositions dans de nombreux territoires. « Nous devons veiller à inscrire l’ensemble de la filière de la méthanisation dans une trajectoire réfléchie et durable sur le long terme », a ainsi indiqué le sénateur écologiste Daniel Salmon qui a rempli le rôle de rapporteur de la mission d’information sénatoriale sur la méthanisation dans le mix énergétique.
Pour y parvenir, la mission a adopté un ensemble de 61 propositions tendant à définir les contours d’un modèle français de la méthanisation, fondé, tout à la fois, sur un développement maîtrisé, cohérent avec les territoires et leurs capacités propres, respectueux de l’environnement et utile aux agriculteurs. « La voie française pour une méthanisation réfléchie doit être plus solidement affirmée et reste encore partiellement à inventer, car cette source d’énergies renouvelables repose sur des technologies et des structures de production encore très récentes », insiste ainsi les sénateurs. Ce modèle français devra reposer sur cinq grandes orientations: clarifier le cadre législatif, en reconnaissant l’intérêt du biogaz dans les plans énergétiques et climatiques, notamment dans la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) ; structurer la filière de la méthanisation à travers l’attribution de labels pour consolider la « démarche de qualité », et développer les autres technologies de production de gaz renouvelable et de récupération (pyrogazéification, power-to-gas, gazéification hydrothermale) ; territorialiser les projets grâce à une plus forte gouvernance locale ; améliorer les pratiques, développer les études d’impacts pour mesurer et potentialiser les effets positifs de la méthanisation sur le monde agricole ; et enfin, prévenir les risques à travers la sensibilisation des acteurs potentiels et en renforçant les offres de formation continue.