Pour télécharger le PDF, merci de vous connecter :
Portées par la nécessité de s’affranchir de la dépendance au gaz naturel, en particulier russe, les différentes filières des gaz renouvelables affichent une dynamique positive. Plus mature que ses consœurs, la méthanisation poursuit son essor et cherche encore et encore à optimiser sa production de biogaz. Cela passe par exemple par l’identification des cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) les plus appropriées ou par une meilleure connaissance du processus de méthanisation. Dans l’Aisne, un projet, vise quant à lui, à récupérer le CO2, généré lors de la production de biométhane, afin de le valoriser. D’autres expérimentations sont également conduites dans les territoires pour évaluer l’usage du bioGNV et sa pertinence dans la décarbonation du secteur des transports. La production de biogaz et de biométhane pousse par ailleurs les opérateurs à davantage mailler leurs réseaux de transport et ainsi réaliser le premier bouclage inter-opérateur en France. L’engouement autour de l’hydrogène nécessite également de développer des réseaux propres à cette molécule, en particulier transfrontaliers, afin de relier les producteurs et consommateurs. Enfin, le potentiel de l’hydrogène orange, présent à l’état naturel dans la croûte terrestre, est à l’étude.
Édito
Un plan réaliste ?
Pour se conformer à la feuille de route « Fit for 55 » qui impose une diminution des émissions de gaz à effet de serre de 55 % à 2030, la France se devait de réviser ses propres objectifs climatiques. C’est désormais chose faite pour plusieurs grands secteurs d’activités. La Première ministre, Élisabeth Borne, a en effet dévoilé le 22 mai dernier, un plan d’actions pour parvenir au seuil des 270 millions de tonnes de CO2 en 2030, contre 408 MtCO2 en 2022. Tenir cet engagement nécessitera donc de changer de braquet. « Pour atteindre nos objectifs pour 2030 et viser ainsi la neutralité en 2050, il va nous falloir faire en dix ans ce que nous avons eu de la peine à faire en trente ans. L’accélération est brutale, tous les secteurs vont devoir y prendre leur part », a souligné l’économiste Jean Pisani-Ferry, co-auteur du récent rapport « Les incidences économiques de l’action pour le climat », sur lequel s’est appuyé le Gouvernement pour établir son nouveau plan. Ce dernier indique notamment la répartition de l’effort par secteur : les bâtiments vont devoir réduire leurs émissions de 53 % par rapport à 2022, l’énergie de 42,5 %, l’industrie de 37,5 % ou encore les transports de 29 %. Des efforts qui selon la Première ministre, seront « proportionnés et équitablement répartis » entre acteurs de la société. Ainsi, environ la moitié des efforts de réduction d’émissions seront portés par les entreprises, un quart par les ménages et un quart par les collectivités. Si un certain nombre d’actions ont déjà été lancées, via notamment la Stratégie nationale bas carbone, la loi d’accélération des énergies renouvelables ou bien France 2030, de nombreuses mesures structurantes et concrètes restent toujours à préciser. Début de réponse fin juin avec la présentation de la future programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).