Numéro 675

01 12 2021

Au regard des objectifs nationaux fixés, la filière bois-énergie a un rôle prépondérant à jouer dans la transition énergétique, en accélérant notamment la décarbonation du secteur industriel. Le développement et le recours aux réseaux de chaleur alimentés par de la biomasse est également un enjeu central. De nombreuses collectivités comme Compiègne ou Givors ont franchi le pas et ont progressivement abandonné l’alimentation en fioul et en gaz naturel pour la biomasse dans le but d’intégrer une plus grande part d’énergies renouvelables. De telles infrastructures demandent souvent une attention particulière, dans leur installation, maintenance ou rénovation. Toutefois la croissance de développement des réseaux de chaleur n’est pas à la hauteur de l’objectif que s’est fixé la France à l’horizon 2030. La filière bois-énergie qui tente de se structurer, devra en outre mieux appréhender les impacts du changement climatique sur les forêts. Celle de Chantilly est même devenue un laboratoire scientifique, dans l’espoir de la sauver. Les sols forestiers représentant le deuxième plus grand puits de carbone de la planète, ils sont également devenus un atout majeur dans la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Mais les compensations carbone mises en oeuvre peuvent faire débat.

Efficacité, renouvelable et nucléaire

Tous les cinq ans environ, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) procède à une évaluation réalisée par une dizaine d’experts internationaux des politiques énergétiques de chacun de ses 30 pays membres. Le rapport de 2021, « La politique énergétique de la France – Revue en profondeur de 2021 », s’intéresse notamment aux défi s que doit relever la France dans sa transition énergétique et émet des recommandations sur les politiques menées. « Des décisions-clés concernant le futur système énergétique de la France doivent être prises bientôt si elle veut pouvoir atteindre zéro émission net en 2050. En investissant davantage dans l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le nucléaire, la France peut accélérer la réalisation de ses principaux objectifs en matière d’énergie et de climat », a indiqué Fatih Birol, directeur général de l’AIE, au lancement du rapport mardi 30 novembre. Et le moins que l’on puisse dire est que la France est en retard… Si l’Agence salue les émissions de carbone très basses liées à notre production d’électricité, essentiellement nucléaire, elle note également la lenteur des progrès français sur ses propres objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de déploiement des énergies renouvelables. Ces dernières ne représentaient que 19,1 % de la consommation finale d’énergie en 2020, au lieu des 23 % attendus. La France devra en outre réviser à la hausse son ambition de décarbonation pour 2030 afin de prendre en compte le nouvel objectif européen fixé à 55 % en juin dernier. Ces recommandations, mais aussi celles de RTE, negaWatt et l’Ademe faites récemment dans leurs scénarios prospectifs, devront être au centre de la réflexion de nos politiques publiques, en particulier la révision prochaine de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

Articles en ligne

Les douze commandements de la chaufferie biomasse en rénovation

13 12 2021
Simon Philippe

Pour accompagner la transition vers des chaufferies biomasse lors de rénovations énergétiques, l’AQC a tiré les enseignements d’une vingtaine de retours d’expérience pour des installations allant de 4 kW à 400 kW. Les clefs de la réussite : simplicité de l’installation, prévisions des maintenances et adaptabilité.

Les forêts, la fausse piste des compensations carbone

13 12 2021
Noélie Coudurier

Tantôt taxés de décourager les initiatives de réduction des émissions de CO2, tantôt encouragés à devenir incontournables pour atteindre l’objectif de neutralité carbone, les crédits carbone déchainent les passions. Sujet central de la COP26 et point d’attention de la société civile, les crédits carbone font débat dans les milieux scientifiques et associatifs, plus encore lorsqu…

Réinventer la forêt pour la sauver du changement climatique

13 12 2021
Simon Philippe

Si les forêts du monde souffrent toutes de l’activité humaine, le réchauffement climatique en tant que tel affecte particulièrement celles d’Europe, à l’image de la forêt de Chantilly. Cette dernière pourrait bien disparaitre à l’horizon 2050, du moins si les projets de sauvegarde en cours n’aboutissent pas.

Bois-énergie : un retard à rapidement combler

13 12 2021
Clément Cygler

Pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030, le bois-énergie doit plus fortement se développer et combler le retard actuellement constaté. Cette filière, qualifiée d’indispensable par tous les acteurs pour réussir la transition énergétique, l’est également pour les territoires et leur aménagement.

Une croissance insuffisante pour les objectifs de 2030

13 12 2021
Clément Cygler

Ces dernières années, les réseaux de chaleur et de froid ont connu une croissance proche de 10 % par an. Celle-ci est toutefois insuffisante pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2030. Dans un rapport publié fin septembre, la Cour des comptes propose trois grandes orientations pour accroître les performances énergétiques et environnementales de ces infrastructures. Et…

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Le réseau de chaleur de Compiègne passe à la biomasse

13 12 2021
Olivier Mary

Le réseau de chaleur compiégnois se décarbone étape par étape. Après avoir abandonné le fioul lourd au profit du gaz naturel, il passe désormais à la biomasse avec l’objectif d’intégrer plus de 65 % d’énergies renouvelables à son mix énergétique. Le tout en assurant des prix avantageux et stables aux usagers

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La COP26, incohérente, sans surprise

13 12 2021
Olivier Mary

La 26e édition de la COP a une nouvelle fois débouché sur un accord a minima. C’est devenu une habitude, les négociations climatiques ont tendance à s’embourber. Résultat de ces rencontres début novembre : des textes peu cohérents, publiés avec des heures de retard.

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Givors : un réseau moins carboné et plus efficace

12 12 2021
Olivier Mary

D’abord alimenté au fioul et au gaz naturel, le réseau de chaleur de Givors se décarbone. Dans un premier temps, il est passé au biogaz via des garanties d’origine, puis une chaufferie biomasse de 4,2 MW y a été installée. Elle est couplée à un récupérateur de chaleur sur les fumées et à un stockage de chaleur par hydro-accumulation.

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