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Au regard des objectifs nationaux fixés, la filière bois-énergie a un rôle prépondérant à jouer dans la transition énergétique, en accélérant notamment la décarbonation du secteur industriel. Le développement et le recours aux réseaux de chaleur alimentés par de la biomasse est également un enjeu central. De nombreuses collectivités comme Compiègne ou Givors ont franchi le pas et ont progressivement abandonné l’alimentation en fioul et en gaz naturel pour la biomasse dans le but d’intégrer une plus grande part d’énergies renouvelables. De telles infrastructures demandent souvent une attention particulière, dans leur installation, maintenance ou rénovation. Toutefois la croissance de développement des réseaux de chaleur n’est pas à la hauteur de l’objectif que s’est fixé la France à l’horizon 2030. La filière bois-énergie qui tente de se structurer, devra en outre mieux appréhender les impacts du changement climatique sur les forêts. Celle de Chantilly est même devenue un laboratoire scientifique, dans l’espoir de la sauver. Les sols forestiers représentant le deuxième plus grand puits de carbone de la planète, ils sont également devenus un atout majeur dans la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Mais les compensations carbone mises en oeuvre peuvent faire débat.
Édito
Clément CyglerEfficacité, renouvelable et nucléaire
Tous les cinq ans environ, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) procède à une évaluation réalisée par une dizaine d’experts internationaux des politiques énergétiques de chacun de ses 30 pays membres. Le rapport de 2021, « La politique énergétique de la France – Revue en profondeur de 2021 », s’intéresse notamment aux défi s que doit relever la France dans sa transition énergétique et émet des recommandations sur les politiques menées. « Des décisions-clés concernant le futur système énergétique de la France doivent être prises bientôt si elle veut pouvoir atteindre zéro émission net en 2050. En investissant davantage dans l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le nucléaire, la France peut accélérer la réalisation de ses principaux objectifs en matière d’énergie et de climat », a indiqué Fatih Birol, directeur général de l’AIE, au lancement du rapport mardi 30 novembre. Et le moins que l’on puisse dire est que la France est en retard… Si l’Agence salue les émissions de carbone très basses liées à notre production d’électricité, essentiellement nucléaire, elle note également la lenteur des progrès français sur ses propres objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de déploiement des énergies renouvelables. Ces dernières ne représentaient que 19,1 % de la consommation finale d’énergie en 2020, au lieu des 23 % attendus. La France devra en outre réviser à la hausse son ambition de décarbonation pour 2030 afin de prendre en compte le nouvel objectif européen fixé à 55 % en juin dernier. Ces recommandations, mais aussi celles de RTE, negaWatt et l’Ademe faites récemment dans leurs scénarios prospectifs, devront être au centre de la réflexion de nos politiques publiques, en particulier la révision prochaine de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).