Les douze commandements de la chaufferie biomasse en rénovation

13 12 2021
Simon Philippe
Airbus

Pour accompagner la transition vers des chaufferies biomasse lors de rénovations énergétiques, l’AQC a tiré les enseignements d’une vingtaine de retours d’expérience pour des installations allant de 4 kW à 400 kW. Les clefs de la réussite : simplicité de l’installation, prévisions des maintenances et adaptabilité.

L’Agence qualité construction (AQC) a pour mission la prévention des désordres et l’amélioration de la qualité dans la construction. Elle regroupe une cinquantaine d’organismes sur trois thématiques : l’observation, la prévention de mise en oeuvre et la prévention construction. Dans ce cadre, l’AQC met en place des outils pédagogiques et des publications mis à la disposition gratuitement de parties prenantes de la construction. Le dernier en date : « 12 enseignements à connaître sur la chaufferie biomasse en rénovation », présenté lors d’une web conférence le 4 novembre dernier (disponible en replay ici).

Comme son nom l’indique, ce rapport fait le tour des bonnes pratiques et des mauvaises habitudes à éviter dans l’installation de chaufferie biomasse d’une puissance comprise entre 4 kW et 400 kW. Une fourchette qui englobe la majorité des installations et qui correspond aussi à l’arrêté du 15 septembre 2015, relatif à l’entretien des chaudières. « Le rapport met en avant l’importance des interactions entre les acteurs du projet, du maître d’ouvrage au bureau d’étude en passant par l’installateur, jusqu’au fournisseur de bois. Mais aussi l’importance des interfaces entre eux : la livraison, le silo ou encore le stockage », détaille Julia Durupt, chargée de mission rénovation énergétique à Envirobat Centre et qui a collecté une vingtaine de retours d’expérience dans cette région pour la construction du rapport.

Adapter le système

Premier point à surveiller dans le cadre d’une mise en place d’une chaufferie biomasse en rénovation : la puissance de la chaudière. « Les améliorations qu’a pu recevoir le bâti ne sont souvent pas prises en compte », continue-t-elle. La faible modularité de l’équipement peut aussi être en cause. Dans ces situations, l’installation ne fonctionne jamais à puissance nominale et implique une surconsommation. Pour pallier cette problématique, l’AQC recommande de mandater un expert en bois énergie et de favoriser les installations en cascade.

« Un ballon peut par exemple être utilisé comme zone tampon », ajoute Julia Durupt. Une réflexion qui doit donc avoir lieu dès les travaux, comme la simplification du système de convoyage de la matière première, promue par le rapport. Bourrage intempestifs, casse, surcoût de maintenance… Autant de problèmes qui peuvent être causés par des systèmes défaillants entre les zones de livraison et l’entrée de la chaudière. L’AQC conseille donc de minimiser le nombre de vis de convoyage, ainsi que de favoriser un silo aérien, notamment pour faciliter les livraisons. De la trémie de livraison au foyer, le chemin doit être le plus simple possible, avec une différence d’altimétrie la moins importante.

Surveillance régulière

L’association met aussi en avant l’intérêt d’un système pour assurer une surveillance régulière. D’abord pour le convoyage, la chaudière et le système de rejet des fumées. Mais aussi du combustible. Des plaquettes de mauvaise qualité ou avec une présence de corps étranger sont très néfastes pour le système de chauffage, allant de la baisse de rendement à la casse potentielle. L’AQC souligne donc l’importance de la rédaction d’un contrat d’approvisionnement, d’une vérification des plaquettes lors du déchargement et notamment de l’humidité du combustible. La contractualisation de la maintenance et de l’entretien est aussi un point clef du rapport.

Finalement, l’association met l’accent sur l’adaptabilité de la gestion. Les conseils : privilégier un contrat de prestation externe ou une régulation sobre si les compétences techniques internes sont insuffisantes. Couplées, à la priorisation du fonctionnement de la chaudière bois dans les installations bi-énergie, ces solutions permettent de réduire les dépenses trop importantes en énergie. L’intégralité du rapport sera disponible en ligne sur le site internet de l’AQC, courant décembre.

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