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Dans ce numéro, Énergie Plus revient sur le rendez-vous incontournable pour la lutte contre le réchauffement climatique : la COP26. Pendant la première quinzaine de ce mois, les représentants de 196 pays et de centaines d'organisations se sont rencontrés à Glasgow, en Écosse. Pour un résultat souvent jugé mitigé, voire désespérant. Olivier Mary revient pour vous sur l'importance de cette rencontre et les points de tensions dans les négociations.
Autre moment fort, dans la rubrique Industrie, le premier anniversaire de la communauté des référents énergie. Forte de l'expérience acquise cette année et de ces 200 membres, cette initiative dirigée par l'ATEE souhaite toujours plus se développer. Finalement, nous nous sommes rendu dans l'Indre, où la malterie d'Issoudun a inauguré la plus grande centrale solaire thermique alimentant un site industriel en France.
Édito
Clément CyglerDeux pas en arrière, trois sur la tête
Plus les conférences des parties s’enchaînent, plus la nécessité d’agir rapidement s’impose. Malgré cette urgence climatique grandissante, force est de constater qu’une majorité des États marchent encore à reculons. Alors que ces derniers devaient soumettre des versions plus audacieuses de leurs objectifs environnementaux, au moins une soixantaine de leurs contributions déterminées au niveau national (INDC) ont des ambitions égales voire moindres à celles de 2015. C’est le cas notamment de la Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre. Une trentaine de pays ont toutefois établi de nouveaux engagements à l’image du Brésil et de l’Inde, mais ceux-ci resteraient très nettement insuffisants. « Quand on regarde ces nouveaux engagements, franchement, c’est la montagne qui a accouché d’une souris », a ainsi indiqué le 9 novembre Inger Andersen, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue). En prenant en compte les promesses de neutralité carbone de plus de 70 États, qui représentent plus des trois quarts des émissions mondiales, la trajectoire de température serait toujours supérieure à la limite des 2°C. Si certaines nations peuvent être blâmées pour leur manque d’efforts en la matière, de grandes entreprises doivent également être mises au pilori. Selon une note d’information d’Attac, Globale Justice Now et Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec), cinq multinationales du secteur des énergies fossiles (RWE, Uniper, Rockhopper, Ascent Resources et TC Energy) réclameraient à travers des tribunaux d’arbitrage « plus de 18 milliards de dollars de compensation à des gouvernements suite à leurs politiques de lutte contre le réchauffement climatique ». On ne marche plus à reculons mais sur la tête…