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Depuis 2000, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’industrie ont diminué de moitié en France. Si la désindustrialisation a une part importante dans cette tendance, les efforts des industriels finissent aussi par payer. Toutefois, les gisements sont plus complexes à aller chercher et le captage et stockage de CO2 ainsi que d’autres technologies de rupture doivent être développées. Il ne faut pas non plus oublier de décarboner les entreprises de taille intermédiaire. Celles-ci rejettent autant de GES que les grandes entreprises en France et représentent donc un potentiel de réduction important. Sur les sites industriels, les projets se multiplient : optimiser la performance des procédés de refroidissement industriels ou remplacer des fours à voie humide par des modèles à voie sèche sont par exemple des solutions intéressantes pour économiser l’énergie. Quant à l’intérêt pour la récupération et la valorisation de chaleur fatale, que ce soit grâce à de la céramique ou via un moteur Ericsson, il ne se dément pas.
Édito
Clément CyglerComme souligné par Pierre Paturel, directeur d’études chez Xerfi, dans l’entretien ouvrant ce dossier spécial, l’État veut « décarboner sans fermer, en limitant les fermetures d’usines existantes et en ramenant de l’activité ». Pour accélérer cette transition, une augmentation de la capacité de production dans de nombreux secteurs est donc attendue. Batteries, électrolyseurs, pompes à chaleur sont des technologies importantes de cette réindustrialisation, sans oublier le solaire photovoltaïque. En effet, la quasi-totalité de panneaux PV utilisés en France sont importés, principalement de l’Asie et plus particulièrement de Chine.
Afin de contrer cette hégémonie, le Gouvernement a annoncé début avril de nouvelles mesures de soutien au déploiement et à l’industrialisation du photovoltaïque en France. Ce « Pacte solaire » vise ainsi à produire 40 % des panneaux solaires sur le territoire national d’ici 2030. L’un des objectifs est de « bâtir une filière industrielle solidaire équipant les parcs de panneaux européens et français, pour produire 3 à 5 GW sur la chaîne de valeur du silicium, 5 à 10 GW de lingots et wafers, 5 à 10 GW de cellules, 3 à 5 GW de verre solaire et 3 GW d’onduleurs », ont précisé les ministères concernés.
Sur proposition de l’État, une trentaine de grands acteurs – développeurs d’énergie renouvelable et grands acheteur – se sont engagés à rejoindre le « Pacte solaire ». Ces derniers devront acheter au minimum 30 % de panneaux certifiés InduScore D à A, dont 5 % de panneaux certifiés InduScore C à A. Cet InduScore reflètera le contenu industriel européen des panneaux photovoltaïques et reposera sur une certification indépendante, permettant de distinguer les panneaux en différentes catégories. Si les représentants de la filière se sont félicités de cette initiative, à l’image de Enerplan et du Syndicat des énergies renouvelables, ils espèrent toutefois que soient introduits des mécanismes de bonification dans les futures mesures de soutien. Unique moyen selon eux pour créer les conditions d’un marché dans lequel la production européenne redeviendra compétitive face à la concurrence internationale.