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Depuis plus d’un an, la filière bois-énergie retrouve une dynamique intéressante. Pour conserver cette tendance qui est notamment liée à la hausse du prix du gaz, un dialogue accru et une meilleure coordination des acteurs sont nécessaires. Le développement et la structuration de la filière permettront la création d’emplois locaux et non délocalisables. Il est toutefois difficile d’en évaluer exactement le nombre. Pour y voir plus clair, Fibois Hauts-de-France a lancé sa propre étude sur son territoire. Ce nouveau dynamisme de la filière bois-énergie est observé sur de nombreux marchés tels que le bois-bûche, les granulés ou encore les réseaux de chaleur. De plus en plus de collectivités à l’image de Cattenom optent désormais pour la biomasse afin d’alimenter leurs réseaux de chaleur. La hausse des prix du gaz et de la tonne de CO2 poussent également les industriels à désormais davantage étudier le potentiel du bois-énergie dans leurs projets. Les chaudières biomasse doivent en outre respecter des seuils d’émissions de polluants assez contraignants, nécessitant l’installation de technologies de traitement des fumées. Enfin, l’adaptation des forêts au changement climatique est devenu un enjeu central qui commence à être mieux pris en compte.
Édito
Clément CyglerUn bouclier tarifaire à contre-courant
Selon l’objectif affiché par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), 38 % de la chaleur consommée en France devra être d’origine renouvelable à horizon 2030. En 2020, la part de chaleur renouvelable atteignait difficilement les 23 %. Si depuis deux ans, la filière bois-énergie a retrouvé quelques couleurs, le rythme de croissance actuelle doit être multiplié au moins par deux. La hausse du prix des énergies fossiles, en particulier du gaz, est une des raisons principales de cette nouvelle dynamique. Comme l’a souligné Mathieu Fleury, président du Comité interprofessionnel du bois-énergie (Cibe), l’utilisation des chaufferies biomasse lors de l’année écoulée a atteint le maximum de sa capacité. Très peu d’équipements ont par ailleurs été mis à l’arrêt ou sont tombés en panne, ce qui est « assez symptomatique de la volonté d’économiser du gaz ». Cela prouve également que devant une forte contrainte financière, l’abandon des fossiles au profit des renouvelables est réalisable dès maintenant. On peut donc regretter l’instauration du bouclier tarifaire sans condition de ressources, qui risque au final de retarder encore et toujours la transition énergétique.
Si le Gouvernement précédent ainsi que l’actuel souhaitent embêter le moins possible les Français, et surtout les entreprises, avec la problématique de la transition, le changement climatique et ses conséquences se chargeront rapidement de le faire…