Pas de chimie décarbonée sans électricité

17 07 2023
Philippe Bohlinger
© Olivier Lievin
Les polymères et résines sous la forme de granulés sont utilisés pour produire des objets du quotidien : pots de yaourt, carrosserie, téléphones, pneumatiques…

L’industrie chimique accélère sa décarbonation en France, en embarquant notamment sa quinzaine de plateformes, avec un objectif réaliste de -36 % à l’horizon 2030. La mise en œuvre de technologies de rupture (hydrogène vert, captage et stockage de CO2), indispensables pour franchir un cap supplémentaire, implique cependant une forte hausse des besoins en électricité et donc une meilleure planification.

La chimie entame un indispensable virage « vert ». Il s’agit, après la sidérurgie, du deuxième plus gros secteur industriel émetteur de gaz à effet de serre (GES), avec 5 % des émissions nationales (21,5 millions de tonnes de CO2 par an). Cette industrie au lourd bilan carbone a l’avantage d’être aussi l’une des plus régulées. Sous la pression de règlementations drastiques, la chimie mondiale a déjà résolu par le passé deux problèmes environnementaux majeurs : l’élimination des gaz HFC (hydrofl uorocarbures) qui détruisaient la couche d’ozone et la réduction des émissions de soufre à l’origine des pluies acides. Face au nouveau défi du réchauffement planétaire, les acteurs de la chimie rappellent que leurs installations sont aussi pourvoyeuses de solutions . C’est dans leurs laboratoires que sont développés les procédés innovants utilisés pour la fabrication des batteries, le traitement de l’eau, le recyclage des pales d’éoliennes, etc. N’est-ce pas sur ces vastes plateformes que se construit la transition écologique avec l’émergence des premières unités industrielles dans la chimie du biosourcé ou encore les investissements dans le recyclage chimique des plastiques ?

« La chimie est omniprésent dans notre vie quotidienne, dans les textiles, les emballages, composants automobiles et aéronautiques, médicaments, etc. Pourtant, c’est un secteur méconnu du grand public, un peu abstrait, car il regroupe une multitude d’activités, depuis la production de principes actifs, en passant par les matériaux polymères, ou l’alimentation animale. Ses engagements en matière de décarbonation n’en sont pas moins forts », analyse Sylvain Le Net, responsable énergie et changement climatique chez France Chimie.

Vous avez lu 1% de l'article

Pour visualiser la suite du contenu, merci de vous connecter :

La CRE formule ses propositions pour l'essor du CCUS

24 10 2024
Olivier Mary

La Commission de régulation de l’énergie vient de publier un rapport sur la capture, stockage, transport et valorisation du dioxyde de carbone (CCUS). Il met en avant onze recommandations pour aider à développer la filière.

Lire la suite

Salaisons du Lignon booste son efficacité énergétique

15 10 2024
Philippe Bohlinger

Décrochée en 2023, la certification ISO 50001 a permis à Salaisons du Lignon, filiale du groupe Agromousquetaires, d’être mieux armée pour mettre en musique une stratégie de management de l’énergie.

Lire la suite

Certification ISO 50001 : un outil pour structurer sa transition

14 10 2024
Clément Cygler

Engager l’entreprise dans la transition, réaliser des économies dans la durée, se conformer aux contraintes réglementaires ou encore piloter des actions de sobriété sont les principaux éléments moteurs dans la mise en place d’un système de management de l’énergie certifié ISO 50001.

Lire la suite