Pas de chimie décarbonée sans électricité
L’industrie chimique accélère sa décarbonation en France, en embarquant notamment sa quinzaine de plateformes, avec un objectif réaliste de -36 % à l’horizon 2030. La mise en œuvre de technologies de rupture (hydrogène vert, captage et stockage de CO2), indispensables pour franchir un cap supplémentaire, implique cependant une forte hausse des besoins en électricité et donc une meilleure planification.
La chimie entame un indispensable virage « vert ». Il s’agit, après la sidérurgie, du deuxième plus gros secteur industriel émetteur de gaz à effet de serre (GES), avec 5 % des émissions nationales (21,5 millions de tonnes de CO2 par an). Cette industrie au lourd bilan carbone a l’avantage d’être aussi l’une des plus régulées. Sous la pression de règlementations drastiques, la chimie mondiale a déjà résolu par le passé deux problèmes environnementaux majeurs : l’élimination des gaz HFC (hydrofl uorocarbures) qui détruisaient la couche d’ozone et la réduction des émissions de soufre à l’origine des pluies acides. Face au nouveau défi du réchauffement planétaire, les acteurs de la chimie rappellent que leurs installations sont aussi pourvoyeuses de solutions . C’est dans leurs laboratoires que sont développés les procédés innovants utilisés pour la fabrication des batteries, le traitement de l’eau, le recyclage des pales d’éoliennes, etc. N’est-ce pas sur ces vastes plateformes que se construit la transition écologique avec l’émergence des premières unités industrielles dans la chimie du biosourcé ou encore les investissements dans le recyclage chimique des plastiques ?
« La chimie est omniprésent dans notre vie quotidienne, dans les textiles, les emballages, composants automobiles et aéronautiques, médicaments, etc. Pourtant, c’est un secteur méconnu du grand public, un peu abstrait, car il regroupe une multitude d’activités, depuis la production de principes actifs, en passant par les matériaux polymères, ou l’alimentation animale. Ses engagements en matière de décarbonation n’en sont pas moins forts », analyse Sylvain Le Net, responsable énergie et changement climatique chez France Chimie.
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