708
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Energie Plus met en avant à nouveau le sujet de la décarbonation de l'industrie, en particulier de la filière de la chimie. L’industrie chimique accélère en effet sa décarbonation en France, en embarquant notamment sa quinzaine de plateformes, avec un objectif réaliste de -36 % à l’horizon 2030. La mise en œuvre de technologies de rupture (hydrogène vert, captage et stockage de CO2), indispensables pour franchir un cap supplémentaire, implique cependant une forte hausse des besoins en électricité et donc une meilleure planification.
Ce numéro 708 aborde également la thématique du froid, à travers deux exemples. Le premier présente la mise en service par La Poste Chronopost d'un nouvel entrepôt qui utilise des fluides frigorigènes à faible impact climatique et récupère la chaleur générée par les groupes froids. Le deuxième est sur la technologie développée par Boréales Energy, qui permet de stocker de l'électricité dans de la glace.
Édito
Clément CyglerResponsable de 5 % des émissions nationales, l’industrie chimique commence doucement à œuvrer pour sa décarbonation. Toutefois, pour respecter les objectifs climatiques fixés, les efforts doivent s’intensifier. De plus grands besoins notamment en électricité, ainsi que la mise en place de technologies de rupture sur le terrain, sont à prévoir pour espérer franchir un cap supplémentaire. Un constat partagé par de nombreuses filières, et pas seulement industrielles, dans cette course à la neutralité carbone. Une course et surtout des participants qui bénéficient d’aides financières importantes, que ce soit au niveau national ou européen. Grâce à ces soutiens, de nombreuses actions concrètes ont été réalisées ou sont en cours. La multiplication de ces mécanismes de financement public peut poser question, en particulier au niveau de leur pertinence et de leurs résultats. « Depuis 2005, les sites industriels émettant du CO2 ont reçu des crédits carbone gratuits dans le cadre du marché carbone européen, permettant à certaines industries de réaliser d’énormes profits, parfois de plusieurs millions, voire milliards d’euros comme dans le cas d’ArcelorMittal », indique par exemple Réseau action climat dans son récent rapport « 50 sites industriels français les plus émetteurs de CO2 : l’heure des comptes ». L’association prône donc l’instauration de contreparties de la part des entreprises percevant des aides publiques, telle que l’atteinte d’objectifs concrets de réduction d’émissions. Une exigence qui semble, au vu du montant des aides engagées pour décarboner leurs propres process industriels, une évidence ! On peut ainsi s’interroger sur la réelle application du principe pollueur-payeur qui a trop souvent laissé place au pollueur-profiteur…