705
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L’Union européenne entend réduire sa dépendance aux importations de métaux critiques et de terres rares, des matières premières indispensables à la transition énergétique. Dans ce numéro 705, Énergie Plus décrypte les besoins à venir afin d’assurer une transition ainsi que les stratégies européenne et française pour y parvenir. L’enjeu réside davantage dans la sécurisation des approvisionnements et dans la relocalisation des chaînes de valeur, plutôt que dans l’ouverture de nouvelles mines sur le Vieux Continent.
La rédaction revient également sur quelques retours d'expérience de collectivités cherchant à décarboner son territoire et les activités émettrices de CO2, que ce soit par la création d'une communauté énergétique sur l'Île d'Yeu, la valorisation de chaleur fatale dans le réseau d'Issoire ou bien l'étude d'une décarbonation collective sur le bassin dunkerquois.
Édito
Clément CyglerUne petite phrase malvenue
Au moment de dévoiler son projet de loi « industrie verte », le chef de l’État a appelé à « une pause réglementaire, en Europe, sur les normes environnementales ». Des propos condamnés immédiatement par de nombreux acteurs politiques et associatifs français, mais également européens. Malgré l’intervention de plusieurs membres de son parti pour minorer la portée de ces mots et infirmer qu’Emmanuel Macron souhaite revenir sur les législations en cours de négociation, le mal est fait… Ce « besoin de stabilité » réglementaire n’est pas en adéquation avec le changement climatique et ses impacts croissants qui ne vont, eux, pas s’accorder de pause. Pire, ils ont même prévu de s’aggraver année après année. Le cadre légal pour lutter contre le réchauffement devra donc être renforcé, encore et encore, tout comme son lot de contraintes s’appliquant à de nombreux secteurs. Et, tant pis si cela freine le développement ou la relocalisation de certaines activités industrielles, la notion de productivisme devant s’accorder à l’enjeu climatique. Un impératif qui ne semble pas tout à fait intégré par ce Gouvernement, illustré par le nouvel ultimatum lancé par le Conseil d’État. Dans le cadre de la plainte de la commune de Grande-Synthe pour inaction climatique, la haute juridiction administrative a ordonné « au Gouvernement de prendre de nouvelles mesures d’ici le 30 juin 2024 » afin de respecter son objectif de réduction des émissions de CO2.