Une unité de méthanisation axée sur les biodéchets

09 11 2021
Olivier Mary
CVE

CVE et Île-de-France Énergies ont inauguré une unité de méthanisation à Moret-Loing-et-Orvanne, en Seine et Marne. Spécificité de cette installation, elle valorise 50 % de biodéchets locaux issus de la restauration et de l’agroalimentaire, ainsi que des fumiers équins. Elle injecte 250 Nm³ de biométhane par heure dans le réseau de gaz.

Située à quelques kilomètres au sud de la forêt de Fontainebleau, l’unité de méthanisation de Moret-Loing-et-Orvanne injecte depuis peu dans le réseau de gaz naturel de GRDF. L’installation portée par CVE et Île-de-France Énergies est née d’abord du besoin de traiter les fumiers équins produits dans le secteur. « Ils ont longtemps eu des débouchés dans les champignonnières d’Île-de-France mais cette filière étant en déclin, les centres équestres ne savaient plus trop quoi en faire », explique Raphaël Claustre, directeur général d’Île-de-France Énergies. Baptisée Equimeth, elle a la particularité de valoriser des intrants très différents provenant d’un rayon de soixante kilomètres : fumiers de cheval, restes de restaurants collectifs, déchets agroalimentaires, issues de céréales, etc. En tout, 25 000 tonnes de matières organiques seront transformées chaque année en biogaz, puis en bio- méthane, dont 50 % de biodéchets.

Déchets solides et liquides

À l’entrée du site, les intrants sont d’abord pesés sur un pont puis sont acheminés pour être entreposés. L’unité, qui reçoit à la fois des déchets liquides et solides, dispose d’espaces de stockage en extérieur et en intérieur adaptés à chaque intrant. Une grande vis transporte les matières solides avant qu’elles ne soient incorporées. Les déchets liquides ne passent pas par cet équipement.

 

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À l’entrée, un pont permet de peser les déchets.
© Olivier Mary
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Le digesteur de 4 250 m3 est associé à un post-digesteur du même volume.
© Olivier Mary

 

Amenés sous la forme d’une soupe pâteuse issue de déchets de la restauration collective et d’enseignes de distribution de grandes ou moyennes surfaces, ils sont directement injectés grâce à un système de pompage. « Le procédé se déroule donc en circuit fermé pour que les déchets ne soient jamais en contact direct avec l’air extérieur », détaille Pierre de Froidefond, co-président et fondateur de CVE. Les intrants, solides ou liquides, peuvent en outre être hygiénisés sur place. Ils sont ensuite introduits dans un digesteur et un post-digesteur de 4 250 m³ chacun. Une fois le biogaz produit, il est purifié. 250 Nm³ par heure de bio- méthane sont injectés dans le réseau. Ce gaz alimentera les communes de Moret-Loing-et-Orvanne, Saint- Mammès, Thomery, Champagne-sur- Seine, Avon et Fontainebleau, à hauteur de 15 % de la consommation en gaz de leurs habitants.

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Avant d’être injecté, le biogaz est épuré et odorisé.
© Olivier Mary
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Les intrants liquides sont acheminés dans le
digesteur grâce à un système de pompage.
© Olivier Mary

Retour au sol

« Le digestat issu du processus de méthanisation sera épandu chez vingt agriculteurs partenaires basés en Seine-et-Marne, qui versent une contribution pour financer le service de transport et d’épandage », précise Pierre de Froidefond. Il est stocké dans une cuve de 7 260 m³ . 1 000 à 1 500 hectares par an bénéficieront de cet engrais. Le projet a nécessité un investissement de 12 millions d’euros. Il a été subventionné à hauteur de 900 000 euros par la région Île-de- France qui est par ailleurs entrée au capital du projet par l’intermédiaire d’Île-de-France Énergie. Elle possède 15 % du capital. L’Ademe et le fonds européen Fesi-Feder ont ajouté respectivement 680 000 et 640 000 euros. Cette installation, outre la problématique de l’utilisation des fumiers équins, répond à l’évolution de la réglementation qui impose depuis 2016 aux producteurs de déchets organiques générant plus de dix tonnes par an de les trier à la source et d’assurer leur retour au sol. Les unités destinées à valoriser ces déchets devraient d’ailleurs se multiplier dans les années à venir. En effet, pour valoriser l’ensemble des biodéchets générés dans la région, une vingtaine de sites identiques à Equimeth devraient être construits.

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