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Pour son premier numéro de l'année, Énergie Plus se penche sur le secteur du bâtiment. Au programme une enquête d'Olivier Mary sur les difficultés concernant la rénovation énergétique du bâti ancien et du patrimoine. Des complications que n'observe pas l'aéroport Marseille Provence, qui suit une stratégie énergétique solide pour s'approcher toujours plus de la neutralité carbone. Finalement, dans la rubrique Énergie & Climat de votre magazine, la question de l'empreinte carbone de l'éolien flottant se pose. En quelques mots, il y a encore beaucoup à faire.
Édito
Clément CyglerL’agrivoltaïsme de plus en plus contesté
Les projets de parcs éoliens, qu’ils soient terrestres ou en mer, ne sont plus les seuls à soulever une vague d’opposition et de contestation. C’est désormais aussi le cas avec certaines grandes centrales photovoltaïques en cours de réalisation en France. En pleine campagne rémoise, le collectif Les Terres de nos villages se bat depuis plusieurs mois contre l’implantation à Rosnay (Marne) d’un projet d’agrivoltaïsme de grande capacité. Porté par Akuo, ce dernier devrait s’étendre sur plusieurs dizaines d’hectares et produire chaque année plus de 60 GWh, soit la consommation de plus de 10 000 foyers. Problème : le collectif dénonce son gigantisme, ses impacts environnementaux, mais aussi la dégradation du cadre de vie et la non-pérennité du volet agricole, voire une opération de greenwashing. Si Akuo a commencé à répondre à ces inquiétudes, et devra de nouveau le faire à la suite de l’enquête publique prévue cette année, l’entreprise a trouvé un soutien à travers une étude récente menée par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), en partenariat avec JP Energie Environnement et Photosol. Les premières conclusions de cette étude, lancée à l’été 2020, montrent que la présence des panneaux solaires sur des terrains de pâturage serait avant tout bénéfique, avec un maintien de production cumulée de biomasse. « En particulier, la présence de panneaux permet une meilleure productivité en période de sécheresse (protection de la végétation sous les panneaux). Alors que le changement climatique modifie les calendriers fourragers, cette meilleure productivité estivale peut être un atout pour les éleveurs », indiquent les auteurs. L’argument d’une énergie renouvelable trop soutenue et subventionnée par l’État a également été brandi, mais sur cet aspect, il vaudrait mieux s’abstenir au vu des aides européennes massives allouées par la politique agricole commune…