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Dans son numéro de rentrée, Énergie Plus consacre une enquête à la filière hydrolienne française. Depuis quelques années, les projets se multiplient alors que le potentiel estimé de l'Hexagone s'élève à 4 GW. Cependant, les acteurs attendent un petit coup de pouce de l’État afin de mieux prendre en compte cette énergie dans sa politique. La revue revient aussi sur les récentes modifications de la rubrique ICPE n°2781 spécifique à la méthanisation qui introduisent des exigences jusqu’alors inexistantes en matière de formation. Enfin, le numéro 670 détaille un chantier de rénovation sur un ancien bâtiment de bureaux situés à Dijon.
Édito
Clément CyglerUne crise climatique qui s'aggrave perpétuellement
Incendies, inondations, canicules, sécheresses, ouragans… En introduction de son nouveau rapport, publié le 9 août dernier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) établit un diagnostic sans appel sur la série d’événements climatiques extrêmes du premier semestre 2021. Des catastrophes qui n’ont épargné aucune région du monde et qui sont les signes du dérèglement climatique. Sous l’effet principalement des activités humaines, la température de la Terre a déjà augmenté de 1,1 °C depuis 1900 et cette tendance risque de se poursuivre. Pour le Giec, la prochaine décennie sera décisive et nécessitera de coupler des objectifs ambitieux et des vraies stratégies de long terme pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050 et limiter la hausse des températures à 2 °C d’ici la fin du siècle. Malheureusement, on peut fortement en douter et de nombreuses études confirment ce sentiment.
Dans une étude publiée fin août, les auteurs ActionAid USA et Bretton Woods Project montrent comment le Fonds monétaire international continue à conseiller à ses États membres d’investir dans des projets d’énergie fossile. Le FMI aurait, depuis 2015, encouragé plus de la moitié des pays membres (109) à développer des infrastructures d’énergie fossiles. La pandémie de Covid-19 est parfois citée comme raison première pour expliquer les investissements récents et contraires aux Accords de Paris dans des secteurs hautement émetteurs en CO2… une fausse excuse qui a été mise en avant par une tribune rédigée par les rédacteurs en chef d’une vingtaine de revues scientifiques comme « The Lancet » et le « British Medical Journal ». Pour eux, « malgré la préoccupation légitime pour le Covid-19, nous ne pouvons pas attendre que la pandémie soit terminée pour réduire rapidement les émissions ». Un constat que partage Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’Organisation mondiale de la santé, qui a indiqué que « les risques du changement climatique pourraient éclipser ceux de n’importe quelle maladie. La pandémie de Covid-19 prendra fin, mais il n’existe aucun vaccin contre la crise du climat ».