Le premier ministre Jean Castex a annoncé, lors d’une visite sur le site ArcelorMittal de Dunkerque, le plan d’action de son gouvernement pour décarboner l’industrie et assurer le respect des engagements climatiques de la France. L’objectif de ce plan est de réduire les émissions industrielles de 26 millions de tonnes/an d’ici à 2030 tout en sauvegardant l’emploi. Il s’inscrit dans le cadre de France 2030, qui a été doté de plus de 50 milliards d’euros pour la période 2022-2027. La moitié de cette somme sera consacrée à des acteurs porteurs d’innovation et l’autre moitié à la décarbonation de l’économie, sans dépense défavorable à l’environnement. 5,6 milliards d’euros seront spécifiquement dédiés à la décarbonation de l’industrie et 610 millions d’euros financeront l’innovation et le déploiement de technologies pour une industrie bas carbone.
Dans le cadre de ce soutien à l’innovation, quatre appels à projets visant à améliorer les procédés industriels sont lancés. Ils doivent aider des initiatives de recherche, de développement de pilotes industriels et de démonstrateurs destinés à transformer l’industrie. Des fonds sont également réservés pour accompagner des démarches territoriales de diagnostic afin de construire des partenariats dans les bassins industriels qui regroupent plusieurs grands sites émetteurs et pour identifier les infrastructures qui devront y être adaptées. 5 Md€ supplémentaires serviront à fournir des aides directes au déploiement de solutions de décarbonation des sites industriels (hydrogène, capture et stockage de carbone) pour les sites les plus émetteurs comme pour les entreprises plus modestes.
De plus, 1 Md€ sera fléché vers des technologies matures. Ces investissements de l’État s’appuient sur la mobilisation sur le terrain des industriels qui souhaitent faire de la décarbonation un levier de compétitivité économique. Le Comité stratégique de filière « mines & métallurgie » vient notamment de présenter un « plan acier ». Élaboré avec les services de l’État, il identifie les actions climatiques et environnementales à mener en collaboration entre industriels, pouvoirs publics et organisations syndicales. Il met aussi l’accent sur l’équité des relations commerciales et le développement de l’emploi et des compétences dans le secteur.