Un Pacte en faveur de la transition écologique
Réunissant près de 130 acteurs publics et privés, le Pacte est une démarche en faveur de la transition écologique en matière d’urbanisme. Un important travail de coopération et de coproduction a été réalisé pour mobiliser ces acteurs et se donner les moyens de concrétiser les objectifs du plan climat 2030.
Depuis près de deux ans, l’Eurométropole de Strasbourg a initié une démarche innovante pour mieux intégrer la transition écologique dans les projets d’urbanisme et d’aménagement. Baptisée Pacte pour « Penser, Aménager et Construire en Transition Ecologique », cette démarche est avant tout la déclinaison du plan climat 2030 en matière d’urbanisme. C’est aussi la poursuite d’un travail de co-production engagé en 2012 autour d’une charte pour un aménagement et un habitat durables. « Avec ce nouveau plan climat, on peut parler de rupture écologique, tant les objectifs sont ambitieux. La question s’est alors de nouveau posée des actions à entreprendre afin de se mettre en ordre opérationnel et décliner ces objectifs au niveau de l’urbanisme », indique Florian Venant, Mission Ville en transition à l’Eurométropole de Strasbourg.
Pour y parvenir, le Pacte a réussi à fédérer un réseau de plus de 130 acteurs professionnels publics et privés (aménageurs, promoteurs, bailleurs, architectes, associations, entreprises…) autour d’une soixantaine d’engagements thématiques co-élaborés et signés par les partenaires.
Une approche partenariale
La notion de co-construction dans le dispositif Pacte est essentielle. « L’Eurométropole de Strasbourg a souhaité avant tout travailler dans une logique partenariale avec une réelle approche de coopération, et pas seulement de concertation », appuie Florian Venant. En 90 jours seulement, entre mi- avril et mi-juillet, un processus participatif large (700 participations, 3 plénières, 40 ateliers aux formats variés…) a été mené afin de présenter aux acteurs la démarche, les mobiliser jusqu’à même parvenir à la rédaction de nombreux engagements. L’urbaniste étant à la convergence de beaucoup de politiques publiques, ces propositions se sont en outre appuyées sur les documents cadres existants au niveau du territoire, le plan climat en premier lieu mais aussi le schéma directeur des énergies (SDE), et d’autres en matière de mobilité, déchets, habitat et de biodiversité.
« À la différence de 2012 où les engagements étaient considérés comme l’aboutissement de la démarche, ceux de Pacte sont surtout des points de départs pour transformer progressivement notre manière de concevoir la ville », explique le chargé de mission. Les 60 engagements rédigés couvrent une dizaine de thématiques : résilience urbaine, santé environnementale, rénovation, matériaux et économie de ressources, déchets des ménages et bien sûr énergie. Tous n’ont pas toutefois pas le même niveau, ni la même portée. Selon les acteurs réunis autour de la table et le degré de maturité des sujets, des objectifs précis ou bien de grandes intentions ont été retenus.
Modification du PLU
Si la crise sanitaire a quelque peu freiné l’animation de ce jeune réseau qui continue encore à se développer, des ate liers, des cercles de dialogues et des webinaires ont été organisés. Il faut également que les engagements du pacte s’incarnent désormais dans les principaux projets immobiliers et d’aménagement publics. Sur ceux-ci, plusieurs propositions ont été élaborées autour du Pacte, et « même si forcément, il y a un positionnement stratégique, c’est quand même un bon signe avec notamment la constitution d’équipes d’acteurs beaucoup plus étoffée », estime Florian Venant. Plusieurs initiatives issues du Pacte ont également été lancées à l’image des réflexions sur la mise en place d’achats groupés pour des matériaux locaux et renouvelables. Surtout certains engagements sur le volet énergétique ont été traduits et ont abouti à la modification n°3 du PLU qui est encore en enquête publique. Pour pouvoir écrire des nouveaux règlements en s’appuyant notamment sur le SDE, le plan local d’urbanisme (PLU) a été identifié comme un levier pour plusieurs axes de travail, notamment leur approvisionnement énergétique en chaleur renouvelable, l’électromobilité ou encore le développement de réseaux de chaleur vertueux. Sur la réduction de consommation des bâtiments nouveaux ou rénovés, une proposition a ainsi été introduite pour fixer un niveau de performance correspondant au minimum à la RT2012 - 20 %.
Enfin, pour les nouvelles constructions et rénovations conséquentes, il a été suggéré d’intégrer un minimum de 10 Wc solaires photovoltaïques par m² de surface de plancher, le solaire constituant le seul gisement électrique en capacité d’assurer un taux d’autoproduction permettant d’atteindre les 100 % d’EnR d’ici 2050.