Le photovoltaïque veut mettre de l’agri dans son nom

Agrivoltaïsme, le terme est à la mode. Ce serait l’un des moyens pour atteindre les objectifs photovoltaïques du pays. Dans le monde agricole, cette notion suscite espoirs et inquiétudes. Pour permettre l’essor de cette nouvelle niche, les différents acteurs tablent sur la réglementation.
Annoncée en 2018, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit pour le solaire photovoltaïque 35,6 à 44,5 gigawatts (GW) de puissance installée en 2028. Les énergéticiens ont fait leurs calculs. « Aujourd’hui, le parc installé a une puissance de 10 GW. Si 50 % de cette puissance est installée au sol et 50 % en toiture et que l’on vise l’objectif haut de la PPE, il faudrait donc installer 17 GW au sol. Cela représente 18 000 à 27 000 hectares à couvrir de panneaux solaires. Soit 3 à 4 000 ha par an. Par rapport aux 55 000 ha de sols artificialisés chaque année et aux 85 000 ha de terres gagnées par la forêt par an, l’enjeu du photovoltaïque est très faible », assurait Jean- Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (Ser) lors d’un webinaire organisé le 15 décembre 2020 par le Ser sur “l’énergie photovoltaïque dans le monde agricole”.
Pourquoi partir sur 50% de surfaces photovoltaïques (PV) à installer au sol ? « Parce que les centrales au sol, par économie d’échelle, produisent l’électricité la plus économique, et que par nature les centrales en toiture sont petites. Il n’existe pas de toitures permettant d’installer des projets de 15 ou 20 MW. Même chose pour les parkings. Bien sûr, nous faisons des petits projets mais il faudrait des millions de petits projets pour atteindre les objectifs de la PPE », estime Xavier Daval, président de SER-Soler, la branche solaire du SER.
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