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Pour le dernier numéro de l'année 2021, Énergie plus revient sur une thématique majeure de la transition écologique : le captage et la séquestration du CO2. Entre avancées technologiques et problèmes d'échelle, ce domaine a encore beaucoup à faire pour espérer avoir des effets conséquents. Mais ce n'est pas la seule option qui s'offre aux industriels. GRTgaz lance une plateforme de recherche pour tester l'introduction d'hydrogène dans les installations préexistantes. Que faudra-t-il changer dans le réseau gazier ? Rien, tout, une partie ? Le laboratoire FenHyx permettra de le savoir. Finalement, Caroline Kim s'est intéressée à la mobilité du continent africain. Alors que ses métropoles croissent sans cesse, la question de réseaux de transports en commun aussi écologiques qu'efficaces est au centre des débats. Un enjeux de taille où de nombreuses idées sont testées.
Édito
Clément CyglerLa main dans le schiste
Ah Noël ! Sa magie et ses cadeaux par milliers, sans oublier ses quelques surprises ! Et selon ses dires, le Gouvernement vient d’en recevoir une de taille. Engie a en effet conclu un contrat d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) avec la société américaine Cheniere Energy, sans en informer préalablement l’État français qui en est pourtant l’actionnaire majoritaire (23,6 % de parts). L’existence de ce contrat n’a été révélée qu’en novembre 2021 par le média financier S&P Global, soit près de quatre mois après sa signature. Selon des éléments confidentiels collectés par l’association Les amis de la Terre, « tout porte à croire qu’Engie s’est délibérément assuré que son existence ne soit pas rendue publique ». Ce souci de grande discrétion s’explique sûrement par la crainte de se voir répéter la même situation que l’an dernier. En novembre 2020, l’énergéticien avait, sous la pression d’ONG et de l’État, déjà dû abandonner un méga contrat d’importation de GNL, estimé à près de 6 milliards d’euros. Signé en juillet dernier, le contrat actuel prévoit l’achat, entre 2021 et 2032, d’une centaine de cargos de gaz liquéfié (GNL) pour un montant de plus de 1,6 Md€. Problème : près de 80 % de la production de GNL aux États- Unis proviennent de l’exploitation du gaz de schiste. Une extraction de cet hydrocarbure non conventionnel aux conséquences dramatiques pour l’environnement. Or, l’origine du gaz fournie à Engie serait difficilement traçable, d’autant plus qu’aucune exigence supplémentaire en matière d’émissions de gaz à effet de serre et de gestion de l’eau n’a été imposée par Cheniere Energy à ses fournisseurs… Et si Engie avance un effort de transparence engagé récemment par son homologue américain, de forts doutes peuvent et doivent subsister, notamment au vu du processus de validation de ce contrat, légal mais bien trop discret.