Un engouement fort pour le financement participatif
En partenariat avec Finance Participative France, GreenUnivers a publié la 5e édition de son Baromètre du financement participatif des énergies renouvelables. Croissance en continue, domination du solaire photovoltaïque et diversification des outils de financement sont les trois grandes tendances mises en avant pour 2020.
Selon les données de la 5e édition du Baromètre de GreenUnivers, le secteur du financement participatif pour les énergies renouvelables et plus largement pour la transition énergétique se porte bien, malgré la crise sanitaire. Pour la première fois en 2020, la barre symbolique des 100 millions d’euros a ainsi été dépassée. Plus exactement 102,4 M€ ont été collectés par les plateformes de fi nancement participatif, répartis sur près de 200 projets cumulant 1 352 MW. Depuis cinq ans, le montant total collecté n’a en effet cessé de progresser, avec des croissances annuelles comprises entre 50 % et près de 100 %.
Photovoltaïque en tête
Représentant désormais plus des deux tiers des projets et des volumes collectés, le solaire photovoltaïque affirme par ailleurs sa domination. « Le solaire est porté par les lauréats des appels d’offres de la Commission de régulation de l’énergie, avec une capacité des plateformes à lever des financements au niveau territorial dans des conditions compétitives mais aussi sécurisantes par cet ancrage territorial pour les épargnants », indique Laure Verhaeghe, cofondatrice de Lendosphere, une des sept plateformes supportant des projets de transition énergétique dans l’Hexagone. 76 % des projets photovoltaïques ont ainsi bénéficié d’un bonus financement ou investissement participatif qui rapporte entre 1 et 3 euro par MWh. Il faut par ailleurs noter que si toutes les énergies renouvelables ont augmenté en termes de nombre de projets et de volume en 2020, l’éolien est la seule en baisse, avec respectivement des diminutions de -70 % et -75 % par rapport à 2019. Plusieurs facteurs qui doivent en outre se conjuguer entre eux, expliquent cette chute, notamment le retard de chantiers dû à la crise sanitaire, la fin de certains tarifs d’achats et, dans une moindre mesure, les questions d’acceptabilité. « Les collectes pour les projets éoliens sont liées à de fortes volontés d’ancrage territorial et d’implication des riverains en phase de développement. Sans réunion d’information et consultation du public, de nombreuses collectes ont également dû être reportées », estime Laure Verhaeghe.
Outils de financement
Ce 5e baromètre fait également ressortir une autre tendance, le développement et la diversification des outils de financement. Si 80 M€ ont été collectés par des moyens classiques, c’est-à-dire sous forme de dette par des sociétés de projets, 15 opérations pour un montant de 22 M€ ont été réalisées via un financement Corporate, c’est-à-dire des collectes destinées à financer une entreprise et non pas un projet d’énergie en particulier. En outre, des financements bridges commencent à émerger et sont de plus en plus proposés par les plateformes. Cette sorte de prêt intermédiaire, avant l’obtention d’un prêt en bonne et due forme par la société, trouve un intérêt certain auprès des développeurs. Vingt et une opérations y ont ainsi eu recours l’année passée. « Ce baromètre est très révélateur des tendances du financement participatif, de la professionnalisation du secteur qui s’approprie des outils de financement à part entière sur les Enr, à la fois sur des bridges et des corporate avec des capacités de financement élevées. En parallèle, la base d’investisseurs est de plus en plus avertie et en mesure d’investir des tickets conséquents », conclut Laure Verhaeghe.
- Montant collecté : 102,4 M€
- Nombre de projets renouvelables financés : 194
- Capacité des projets financés (en MW) : 1 352
- Nombre de collectes supérieures à 1 M€ : 33