Routes électriques : une alternative crédible ?
Recharger les véhicules électriques pendant qu’ils roulent réglerait leur problème d’autonomie. Techniquement, cela est faisable. Le concept de route électrique, qui repose sur trois familles de technologies distinctes, est actuellement en phase de test. L’Allemagne et la Suède ont pris de l’avance et la France a lancé un appel à projets.
Le transport routier est le mode d’acheminement le plus émetteur de polluants dans l’air : en France il représente entre 65 et 100 % de l’ensemble des émissions du secteur en fonction des polluants. Pour le décarboner, plusieurs solutions sont envisagées, mais aucune ne se dégage clairement. Les biocarburants ne peuvent être utilisés que temporairement car ils ne permettent pas d’atteindre le zéro carbone en 2050 comme l’envisage la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Le bioGNV est intéressant mais pose un problème : il n’y aura pas assez de ressources car il entrera en compétition d’usage avec le résidentiel et l’industrie. Quant à l’hydrogène (H2), la France est loin de disposer d’assez de capacité de production décarbonée pour produire cette molécule massivement. Le H2 sera donc prioritairement utilisé dans l’industrie ou l’aviation. De plus, il nécessite trois fois plus d’énergie électrique sur l’ensemble du cycle de production-consommation que la solution électrique-batterie lorsqu’il est produit par électrolyse de l’eau.
Quant au ferroutage, malgré ses immenses qualités environnementales, force est de constater qu’il peine à s’imposer. Sa part modale en tonnes-kilomètres est de l’ordre de 7 %. Cela s’explique notamment par des problématiques économiques, pour l’offre comme pour la demande. Ainsi, le ferroutage représente une rentabilité insuffisante pour la SNCF et les tarifs pratiqués restent supérieurs à ceux de la route pour les transporteurs. En outre, le ferroutage impose de réorganiser la filière logistique. Reste l’électrique… Mais cette motorisation a deux limites intrinsèques en matière de transport de longue distance : les batteries nécessaires pour offrir une autonomie comparable à la technologie diesel sont chères et lourdes. Ainsi, elles diminuent de plusieurs tonnes la charge utile d’un camion de 44 tonnes. Pour s’affranchir de ces limites, une idée fait son chemin depuis quelques années : le système de route électrique (ERS) qui propulse et recharge les véhicules en même temps.
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