Co-construire une logistique urbaine durable

23 01 2023
Léa Surmaire
Logistic Low Carbon
Dans le cadre d’Interlud, Thibault Guiné, élu délégué à la logistique urbaine à Nantes Métropole, anime un atelier destinant à concrétiser le pacte signé par la collectivité.

Les modes de transports urbains impliquent une diversité d’acteurs. Les repenser avec eux nécessite des outils de large concertation peu institutionnalisés jusqu’alors. Depuis 2020, le programme CEE Interlud institue une gouvernance spécifique dans les collectivités pour aboutir à la rédaction de chartes.

En milieu urbain, le secteur des transports représente 35 à 50 % des émissions de gaz à eff et de serre (GES) dont 15 à 20 % sont attribués au transport de marchandises, selon le Cerema. Pour décarboner les villes, la logistique urbaine est donc un élément clef. Toutefois, comme l’explique Thibaut Guiné, élu délégué à la logistique urbaine à Nantes Métropole, pour accompagner des projets ciblés et mettre en place sa zone à trafic limité (ZTL), l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) a fait face « à un manque de ressources en interne et d’outils de concertation propres ».

Porté depuis 2020 par Logistic Low Carbon, une filiale de la Confédération des grossistes de France (CGF), le Cerema et Rozo en collaboration avec la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et l’Ademe, le programme Interlud vise à élaborer des chartes de logistique durable locales, en créant des espaces de dialogue entre les collectivités et les représentants des secteurs d’activités concernés.

Concilier divers intérêts

Ainsi, à Nantes, dès 2021, les outils de gouvernance conçus ont permis de « créer une synergie collective » et de « remonter les problèmes rencontrés par les acteurs », expose Thibaut Guiné. Exemple : « tout le monde compte sur l’hydrogène mais une borne de recharge H2, dans le plan local d’urbanisme, est un site Seveso soumis à une réglementation très encadrée. En placer une dans une métropole comme la nôtre est un sujet complexe ».

Le programme a déjà permis de voter un « pacte pour une logistique urbaine durable et résiliente » en octobre 2022. Sur 58 actions, 11 vont être mises en place à court terme dont la mutualisation des livraisons des producteurs agricoles ou encore la création de nouveaux espaces de logistique urbaine mutualisés.

À ce jour, 43 EPCI ont signé une convention Interlud, dont 22 couvrent des villes avec des zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m). « Cela représente 30 % de la population française », précise Jean-André Lasserre, le directeur du programme pour Logistic Low Carbon. Près de deux tiers de ces EPCI n’avaient jamais engagé de démarche de logistique urbaine. 70 % d’entre eux sont en phase de préparation de la concertation, et 30 % en cours de concertation ou de rédaction de chartes.

Des outils ont été mis à disposition par les porteurs du programme : un guide méthodologique, un réseau de partage des bonnes pratiques, des formations spécifiques, des séminaires, ou encore des outils numériques et des expérimentations.

« Nous avons par exemple développé un outil répertoriant les interdictions de circulation et les dérogations (dans le temps et dans l’espace) mises en place dans les ZFE-m. Les professionnels pourront ainsi savoir s’ils peuvent circuler en fonction de ces contraintes. Delivery Park, autre application mobile bientôt expérimentée dans le Grand Lyon, permettra à la collectivité de recueillir des données anonymisées sur l’utilisation des aires de livraisons par les conducteurs livreurs, ce qui l’aidera à adapter l’offre à la demande », étaye Jean-André Lasserre.

Toujours plus loin

Financé à hauteur de 8,3 millions d’euros par divers obligés*, le programme Interlud a été prolongé jusqu’en avril 2023 puis sera reconduit pour quatre ans sous l’appellation Lud+. Il bénéficiera d’une enveloppe plus conséquente. « Nous poursuivrons le déploiement territorial et accompagnerons la mise en place d’actions concrètes dans les EPCI qui ont déjà voté leur charte. Aussi, nous mènerons des expérimentations et des études sur des solutions susceptibles d’être généralisées au territoire national », expose Jean-André Lasserre. Autre innovation importante : la mise en place de deux comités techniques de liaison de logistique urbaine, à l’échelon national. 

* TotalEnergies, Dyneff , Rubis Antilles Guyane et Les Mousquetaires SCA Pétrole et Dérivés

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