Comme chaque année, Climate Chance publie son bilan mondial de l’action climat par secteur. Après deux années marquées par la pandémie de Covid-19, les émissions de gaz à effet de serre sont à nouveau en hausse, particulièrement dans les pays asiatiques, africains et au Moyen-Orient. Cette année, la demande de charbon devrait ainsi atteindre le pic de 2014, avec une croissance concentrée à 80 % en Asie, dont plus de la moitié en Chine. Dans le même temps, avec la reprise de l’économie, le rythme de disparition des forêts est reparti à la hausse depuis l’année dernière : près de 12,2 millions d’hectares ont été coupés. Malgré ces mauvaises nouvelles, les énergies renouvelables et la mobilité bas carbone se développent dans les grandes économies. 260 GW de capacités ont été installés en 2020 : c’est un nouveau record. Alors que le marché automobile est au plus bas, les véhicules électriques ont profité des plans de relance, des politiques urbaines et des stratégies des constructeurs qui misent sur l’électrification et la fin programmée des voitures thermiques.
En Europe, une voiture sur dix vendue est désormais électrique ou hybride. L’électrification ne touche pas seulement les moyens de transports. C’est aussi le cas du chauffage. 11,7 % de la chaleur consommée par les bâtiments en 2019 était d’origine électrique, contre 9,6 % dix ans auparavant. Mais cette électrification des usages cache le fait que 61 % de l’électricité mondiale est encore produite par des énergies fossiles. La production a donc beaucoup de mal à se décarboner et ce phénomène pourrait être aggravé par une pénurie de matériaux. La relance économique et la réorientation vers la transition énergétique ont accru la pression sur le cuivre, le lithium, le cobalt, le nickel, les terres rares et les semi-conducteurs. Malgré ces difficultés, les objectifs affichés de neutralité carbone se multiplient, que ce soit dans les entreprises ou les États. Pourtant, les gouvernements ont souvent des attitudes assez ambiguës… Depuis le début de la pandémie, les pays du G20 se sont notamment engagés à investir plus de 700 milliards de dollars dans leurs économies, dont environ 40 % dans des secteurs émetteurs. Les filières bas carbone se partagent 37 % de cette enveloppe.