La production d’hydrogène attendue au tournant
La filière hydrogène entame une phase critique. Elle doit concrétiser les nombreux projets de production annoncés ces dernières années tout en se dotant d’un tissu industriel.
La filière hydrogène entre dans une nouvelle ère et la pente s’annonce raide. Fortement soutenue par la puissance publique depuis trois ans, elle doit maintenant confirmer les espoirs placés en elle. « En Europe, une capacité d’électrolyseurs de 67 GW est en projet. Et c’est incroyable, bien au-dessus de l’objectif ambitieux de 40 GW d’ici 2030 inscrit dans notre stratégie hydrogène », s’enthousiasmait encore en octobre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Avec un bémol, immédiatement concédé par la cheffe de l’exécutif européen : « notre capacité réellement installée est encore trop faible. Nous devons construire un pont entre les ambitions et la réalité ».
Elle s’exprimait justement en ouverture d’une journée d’échanges organisée par la Commission avec les industriels pour trouver la manière de « faire passer l’hydrogène européen du secteur de niche à une plus grande échelle ». Il en va de la France comme de l’Europe : « difficile d’y voir clair entre les annonces et les investissements effectivement réalisés », reconnaît Emmanuel Bensadoun, responsable du pôle expertises et études de l’association professionnelle France Hydrogène.
Alors que la France vise 6,5 GW d’électrolyseurs en 2030, très peu fonctionnent pour l’instant. « Environ 10 MW », estime-t-il. « Il s’agit d’installations industrielles dont les cycles de développement sont relativement longs et pour lesquels la maturité est encore assez faible ».
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