Un démonstrateur pour produire de l’hydrogène en mer

10 11 2022
Olivier Mary
Lhyfe

Lhyfe a inauguré le 22 septembre son démonstrateur destiné à produire de l’hydrogène vert en mer. Il sera testé pendant 18 mois, à quai puis au large du Croisic, sur le site d’essais en mer de Centrale Nantes. Cette première étape doit aider à concevoir des systèmes de production en mer plus puissants et à les démocratiser.

Après avoir placé un électrolyseur à terre à proximité du parc éolien vendéen de Bouin pour évaluer la possibilité de produire de l’hydrogène au large (voir Énergie Plus n°642), la start-up Lhyfe va plus loin. Elle vient d’installer pour six mois un démonstrateur, baptisé Sealhyfe, sur un quai de Saint-Nazaire. L’objectif ? Obtenir des premières mesures de références et tester l’ensemble des équipements avant de produire effectivement ce gaz par électrolyse en mer. La phase de test, qui durera 18 mois en tout, se poursuivra dans des conditions bien plus proches de la réalité sur le site d’essais en mer (SEM-REV) de Centrale Nantes, situé à environ 20 kilomètres des côtes du Croisic. L’électrolyseur sera connecté à l’éolienne flottante de 2 MW Floatgen, opérée depuis 2017 par l’entreprise Ideol sur le site géré par l’école nantaise. C’est d’ailleurs la seule installation de ce type actuellement en fonctionnement en France. L’eau nécessaire sera directement pompée dans la mer, puis dessalée et purifiée sur place. Ce projet, dont le montant n’a pas été été rendu public par Lhyfe, a bénéficié du soutien de l’Ademe et de la Région Pays de la Loire.

Installation sur une barge

« Pour produire de l’H2 en offshore, il fallait identifier un électrolyseur fiable et optimisé au niveau de la taille. Nous avons choisi la technologie de Plug Power car elle n’était pas trop encombrante », explique Thomas Créach, directeur technique de Lhyfe. « La technologie que nous avons fournie à Lhyfe n’est pas nouvelle. Elle est employée par la Nasa et elle est embarquée depuis quarante ans dans les sous-marins pour produire de l’oxygène à bord. Nous avons acheté les droits voilà deux ans pour l’utiliser », poursuit Ole Hoefelmann, directeur général de Plug Power. L’électrolyseur doit être compact car il est posé sur une barge construite par GEPS Techno et baptisée Wavegem.

Longue de 21 mètres, large de 14 m et haute de 16 m, la plateforme construite en acier est basée sur l’architecture d’un trimaran, dont les trois coques sont surplombées d’une plateforme. La barge de 120 tonnes à vide sera fixée au sol par un système d’ancres. Elle pourra affronter un environnement très agressif : elle devra résister à la corrosion par le sel, à d’importantes variations de température et surtout à des vagues de 15 m. Mais plutôt que de subir la houle, l’équipe de GEPS Techno a choisi d’en tirer parti. Elle est en effet équipée d’un système houlomoteur d’une puissance de 150 kW. L’eau actionne une turbine et l’électricité produite est stockée dans un système composé de batteries et de supercondensateurs. En outre, des panneaux solaires photovoltaïques sont installés sur la structure, développant une capacité supplémentaire de 20 kW.

Fonctionnement automatique

L’installation devra fonctionner seule en milieu isolé. Aucune intervention humaine ne sera donc nécessaire hormis lors des périodes de maintenance planifiée, qui ont été optimisées dès la phase de conception. Sealhyfe a la capacité de produire jusqu’à 400 kg d’hydrogène vert renouvelable par jour, soit une puissance de 1 MW. Au terme de cette expérimentation d’un an et demi, Lhyfe disposera d’une somme de données considérable, qui devraient l’aider à concevoir des systèmes de production en mer plus puissants et à déployer ces technologies à grande échelle. En effet, l’entreprise ambitionne de gérer une capacité installée de l’ordre de 3 GW à un horizon 2030-2035 afin de s’inscrire dans les objectifs européens de production d’hydrogène renouvelable de 10 millions de tonnes par an d’ici 2030.

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