La décarbonation, au même titre que l’efficacité énergétique, est désormais un enjeu prioritaire pour l’industrie. Des dispositifs de financement ont été lancés, à travers notamment quelques appels à projets, pour soutenir les acteurs de ce secteur dans la mise en place d’actions. Plusieurs solutions participent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, que ce soit par optimisation énergétique du process ou par la récupération de chaleur fatale.
L’utilisation de l’intelligence artificielle permet également d’engendrer quelques économies d’énergie, avec un retour sur investissement bien souvent rapide. Enfin, le recours à une chaleur renouvelable comme le solaire thermique est également pertinent pour diminuer la trop grande dépendance de ce secteur aux ressources fossiles.
Édito
Clément CyglerLes villes en première ligne
Si le secteur industriel doit renouveler et moderniser ses process pour décarboner sa production, les villes ont également un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre les émissions et la pollution de l’air. « Avec leur impact à grande échelle, les villes sont nos meilleurs alliés pour planifier, développer et construire un avenir renouvelable. Mais trop souvent, leur potentiel de transformation reste largement sous-exploité », déclare Rana Adib, directrice exécutive du réseau REN21. Plus de la moitié de la population mondiale vit en effet dans des villes, qui représentent les trois quarts de la consommation mondiale d’énergie finale. Dans son édition 2021 du rapport sur la situation mondiale des énergies renouvelables dans les villes, le REN21 montre que plus de 830 villes dans 72 pays ont ainsi fixé des objectifs contraignants en matière d’énergies renouvelables. En outre, le nombre de villes qui ont mis en place des interdictions partielles ou complètes des combustibles fossiles a quintuplé en 2020.
En France, sur les 1 300 villes étudiées, seules 14 d’entre elles ont mis en oeuvre des politiques en faveur des EnR. Elles concentrent par ailleurs 6,5 millions de personnes, soit 12 % de la population. Trois villes – Dijon, Nantes et Paris – se sont fixées un objectif de neutralité carbone. La capitale est par ailleurs souvent mise en avant dans ce rapport pour ses engagements climatiques. Paris serait ainsi une des seules villes au monde à avoir défini des objectifs sectoriels de 100 % d’EnR pour le chauffage et la climatisation, avec un point intermédiaire à 75 % d’ici 2030. Des efforts sont donc encore à entreprendre pour mobiliser ces collectivités qui sont bien souvent les chefs d’orchestre de la transition énergétique sur leurs territoires. « C’est une tâche difficile que de mettre en œuvre les ambitions bas-carbone dans des environnements urbains et densément peuplés. Les gouvernements nationaux doivent faire en sorte que l’argent, les capacités et surtout les pouvoirs législatifs soient entre les mains des autorités locales », souligne Rana Adib.