Geosophy: l’outil au service de la géothermie

01 05 2021
Olivier Mary
cfgservices

Basée à Paris, l’entreprise Geosophy a développé un outil capable de jauger le potentiel du sous-sol afin de chauffer et de rafraîchir les bâtiments en surface grâce à la géothermie de très basse température. L’outil renseigne aussi sur la faisabilité économique des projets.

Geosophy, géothermie
Issus du secteur pétrolier, les fondateurs Quentin Barrel et Alice Chougnet ont l’ambition de réutiliser les outils développés dans ce secteur, pour les adapter à celui des énergies renouvelables. © Geosophy

La géothermie de très basse température, aussi appelée géothermie de minime importance (GMI), reste très peu développée en France. Elle consiste à aller chercher sous terre une température constante de 12 à 15 degrés pour chauffer les bâtiments en hiver et les rafraichir en été (voir encadré). Cette technologie est en plein essor en Chine, aux États-Unis, mais aussi en Europe.

En Suède, un quart des bâtiments en sont déjà équipés. « Nous avons constaté que le concept ne se développe pas en France car il parait compliqué pour les propriétaires. Pour les aider, nous avons donc développé un moteur de recherche. En renseignant une simple adresse, ils peuvent alors savoir, sur des critères technique et financier, si la technologie est intéressante ou non pour sur leur bâtiment. Ils connaitront aussi le taux de couverture potentiel des besoins du bâtiment », explique Alice Chougnet, co-fondatrice et PDG de Geosophy. Pour construire son moteur de recherche, la start-up créée en 2018 s’est appuyée sur des bases de données publiques fournies par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Une offre d’abord destinée au tertiaire

Elle développe par ailleurs deux autres outils. Le premier modélise les besoins des bâtiments afin d’estimer leurs consommations heure par heure. « Nous sommes actuellement en train de l’affiner grâce à de nouvelles données », précise Alice Chougnet. Le second, mis en oeuvre en partenariat avec l’Université Paris Dauphine, vise à estimer la valeur économique des bâtiments, une fois équipés des installations énergétiques de Geosophy. Une fois que des propriétaires ont identifié des sites pertinents pour déployer une installation, l’entreprise les accompagnent jusqu’à la fin du chantier en se positionnant en tant qu’Assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO). « Nous les aidons sur les volets technique et financier, notamment pour les demandes de subventions. Enfin via la mise en concurrence, nous veillons à la maitrise des coûts », détaille la PDG. L’entreprise, qui se rémunère via un pourcentage sur les travaux effectués, a noué des partenariats avec des énergéticiens. Ces derniers financent les installations pour le compte de propriétaires qui ne voudraient pas investir eux-mêmes. Jusqu’à présent, les clients de Geosophy sont surtout de grands groupes qui détiennent des bâtiments de bureaux de plus de 10 000 m² (assureurs, Caisse des dépôts, etc.). « Les collectivités sont notre prochaine cible. Le logement viendra après car ce secteur a moins besoin de dispositifs de rafraîchissement pour l’instant », anticipe Alice Chougnet. La société espère aussi s’étendre à l’étranger en rendant son moteur de recherche opérationnel dans d’autres pays d’Europe. Pour y parvenir, elle vient de boucler une augmentation de capital de 550 000 euros.

 
GMI : deux technologies différentes
Pour extraire l’énergie du sous-sol à faible profondeur, deux technologies sont disponibles. Les échangeurs géothermiques fermés prélèvent par conduction thermique de la chaleur emmagasinée dans le sol le long d’un ou plusieurs forages grâce à un fluide caloporteur. Ils peuvent être installés à peu près n’importe où et ne nécessitent pas de nappes phréatiques à proximité, contrairement aux échangeurs géothermiques ouverts qui n’utilisent pas de fluide caloporteur. Ceux-ci se servent de l’eau pompée dans des nappes. Cette eau circule dans un échangeur thermique en surface, passe à travers une pompe à chaleur, puis est réinjectée dans un second puits appelé puits de réinjection.

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