Numéro 645

01 06 2020

Énergie Plus reprend son rythme bimensuel habituel avec ce numéro 645, dont l’enquête est consacrée à MaPrimeRénov, prime à la rénovation énergétique lancée le 1er janvier dernier. En fusionnant l’aide Habiter Mieux Agilité de l’Anah avec une partie (dans un premier temps) du crédit d’impôt à la transition énergétique (CITE), MaPrimeRénov doit permettre de flécher davantage les aides à la rénovation des logements vers les ménages qui en ont le plus besoin.

Ce numéro d’Énergie Plus s’intéresse également aux bâtiments dans le secteur tertiaire, avec les performances exceptionnelles du nouveau siège social de Xenocs, construit par GSE à Grenoble, et la future centrale solaire en autoconsommation d’un hypermarché E.Leclerc.

Relancer sans s’écarter de notre trajectoire

Mercredi 27 mai, la Commission européenne a proposé un plan de relance d’envergure pour faire face à la crise économique engendrée par le Covid-19. Une aide de 750 milliards d’euros a ainsi été mise en avant, dont 500 milliards sous forme de subventions non remboursables et le reste en prêt aux États membres. À l’ordre du jour du prochain sommet européen les 18 et 19 juin, ce projet risque de se heurter à quelques oppositions, notamment de certains pays du Nord. Ces derniers comme l’Autriche, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, sont réticents à l’idée d’aides directes, alors que ceux du Sud (Espagne et Italie), les plus touchés par la pandémie, privilégieraient cette solution.

Une solution qui était également au centre de la proposition du plan franco-allemand de relance annoncée il y a une semaine. Outre la création d’un fonds de subventions à hauteur de 500 milliards d’euros, plusieurs autres mesures étaient développées, en particulier l’accélération des transitions écologique et numérique. « Notre message est simple : le “green deal”, cette transformation verte de notre économie, ne doit pas être remise en cause. Elle doit être accélérée », a ainsi prononcé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse commune avec la chancelière Angela Merkel. Attention toutefois de ne pas privilégier la transition énergétique au détriment de l’environnement, de la biodiversité et même du droit, comme l’ont souligné dernièrement Les Amis de la Terre France, Notre Affaire à Tous, Wild Legal et Maiouri Nature Guyane. Ces quatre associations ont ainsi déposé un recours devant le Conseil d’État afin d’obtenir l’annulation du décret du 8 avril 2020, qui généralise le droit des préfets à déroger à de nombreuses normes réglementaires*, notamment en matière environnementale. Plus de 180 arrêtés dérogatoires ont depuis été adoptés, notamment l’installation d’une unité de méthanisation dans une zone protégée dans l’Yonne, ou la construction d’un parc d’éoliennes en Vendée en passant outre l’obligation de réaliser une étude d’impact environnemental… Vigilance donc aux contre-références, ce décret pouvant être dévastateur en matière environnementale.