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Numéro 738

12 03 2025

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Dans le numéro de mars, Énergie Plus revient sur la délicate décarbonation des fours industriels. Pour les industries dont les fours consomment beaucoup d’énergies fossiles, cette démarche n’aura rien d’évidente. Des filières comme l’acier, le verre et le ciment l’illustrent : il n'y aura pas de technologie miracle, au mieux un mix de solutions. Le recours à l'électrification et la substitution de carburants fossiles sont des pistes privilégiées. Toutefois, l'investissement financier reste un obstacle important.
Énergie Plus revient par ailleurs dans sa rubrique Actualités sur les défaillances persistantes de la filière nucléaire EPR qui ont été mises en avant par la Cour des comptes dans un récent rapport. Enfin, la rubrique Bâtiment met en avant la construction d'une aérogare à Sainte-Marie (La Réunion). Sa construction avec des principes bioclimatiques a permis des économies d’énergie de 60 %.

Une transition industrielle amorcée
La majorité des besoins en chaleur du secteur industriel européen seraient électrifiables dès aujourd’hui grâce à des technologies existantes. Telle est la conclusion d’un récent rapport du Regulatory Assistance Project (RAP). Ce constat est d’autant plus valable pour les procédés à basse et moyenne température. De nombreuses technologies sont désormais matures et en cours de déploiement, telles que les chaudières électriques, les pompes à chaleur, le chauffage par résistance ou encore par onde. Cependant, le rapport identifie plusieurs freins, en particulier économiques associés aux coûts d’investissement et d’exploitation, aux risques et aux rendements attendus. Les obstacles sont encore plus grands pour la décarbonation et l’électrification des process nécessitant des températures plus élevées (> 200 °C), requis dans les secteurs de l’acier, du verre et du ciment. De nombreux industriels de ces filières ont toutefois déjà amorcé leur transition. Verallia a ainsi inauguré, sur son site de Cognac, son premier four électrique d’une capacité de 180 tonnes par jour de verre blanc. L’entreprise, ainsi que d’autres comme O-I Glass, AGC ou l’allemand Ardagh, travaillent également sur les fours hybrides. Quelle que soit la solution étudiée, elle ne sera de toute façon pas unique. La très grande diversité des fours industriels et de leurs applications nécessite en effet d’avoir surtout recours à une combinaison de solutions. L’aciériste Swiss Steel étudie par exemple trois options : l’oxycombustion, l’électrification en chauffant grâce à des résistances thermiques et la substitution du gaz naturel par de l’hydrogène. L’intelligence artificielle pourrait enfin aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre de ces différents fours en optimisant la combustion.