Clever, un scénario qui porte bien son nom !
Pour la première fois, un scénario de transition énergétique, nommé Clever, a été élaboré à l’échelle européenne par l’association négaWatt. Zoom sur cette vision collaborative où sobriété et efficacité énergétique sont les maîtres-mots.
En visant la neutralité carbone en 2050, l’Europe s’est fixée un défi de taille. Elle doit désormais réussir à réduire deux fois plus ses émissions de gaz à eff et de serre (GES) lors des vingt prochaines années qu’elle ne l’a fait au cours des trois dernières décennies. De nombreux scénarios à l’échelle nationale ont été élaborés, comme ce fut le cas en France avec ceux de l’Ademe, RTE ou encore Amorce. À l’origine également de quelques propositions nationales, l’association négaWatt a cette fois étudié la transition énergétique à l’échelle européenne. Baptisé Clever, ce scénario est le fruit d’une longue démarche de co-construction, débutée en 2018 entre 26 organisations partenaires (groupes de réflexion, instituts de recherche, universités techniques, organisations de la société civile, etc.), issues de vingt pays européens.
« Actuellement, il y a une profusion de législations européennes sur le climat, avec des objectifs de plus en plus ambitieux. Mais le rythme de mise en œuvre au niveau national et sur le terrain n’est tout simplement pas encore au rendez-vous », estime Charline Dufournet, responsable du plaidoyer chez négaWatt. « Il n’est pas encore en phase avec les besoins rapides pour transformer notre système énergétique, et avec la nécessité d’accompagner les industries dans leurs transformations et les ménages dans l’évolution de leurs modes de consommation ». C’est en réponse à ce constat que Clever a été pensé. Son caractère inédit réside dans la construction ascendante, en agrégeant des visions nationales en un scénario européen qui prend en compte les spécificités territoriales. Il vise à concilier les impératifs à long terme en matière de climat et de durabilité et les contraintes de sécurité énergétique à court terme, tout en respectant les principes de juste partage de l’effort et d’une plus grande équité. « Nous avons également pris soin de développer une trajectoire robuste en termes d’équilibre entre l’ambition nécessaire des objectifs et le réalisme des changements que le scénario décrit », précise Yves Marignac, porte-parole de négaWatt.
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