Pour télécharger le PDF, merci de vous connecter :
La filière des gaz renouvelables navigue entre maturité et innovation. Après quelques années maussades, une dynamique positive s’est mise en place pour la méthanisation en 2023. Les projets de gaz de synthèse commencent à démontrer leur intérêt, à l’image du démonstrateur de gazéification installé dans le Morbihan par Charwood Energy. Certains envisagent même un changement d’échelle, comme Engie et CMA CGM avec leur projet Salamandre qui devrait voir le jour en 2027. D’autres démarches restent encore un peu confidentielles comme la production d’hydrogène et de carbone solide grâce à la plasmalyse du méthane. Toutefois, des efforts sont encore à produire pour atteindre l’objectif de 20 % de gaz renouvelable dans le mix à horizon 2030. Les ressources en biomasse n’étant pas illimitées, une hiérarchisation des usages sera indispensable. Pour favoriser le développement de ces biogaz, la finalisation du dispositif des certificats de production de biométhane est attendue.
Édito
Clément CyglerÀ quelques jours des prochaines élections européennes, des questions se posent : est-ce que l’Europe maintiendra ses ambitions face à l’urgence climatique ou renoncera-t-elle à certains objectifs écologiques ? Pour tenter d’y répondre, en tout cas d’un point de vue des partis politiques français, le Réseau Action Climat (Rac) a analysé les programmes des huit principales listes de candidats de l’Hexagone. Ces propositions diverses ont été décryptées au regard des positions du Rac. La méthodologie de cette évaluation s’est appuyée en outre sur huit domaines clés de la transition : indépendance énergétique, transports moins polluants et accessibles, alimentation et agriculture durables, accompagnement des ménages et des emplois face à la transition écologique, transformation de notre consommation et de notre production, nature et santé, financement de la transition écologique, démocratie et transparence. « Si certaines listes proposent des mesures concrètes et efficaces, d’autres en restent au stade incantatoire voire proposent des reculs graves dans la lutte contre le changement climatique et contre le déclin de la biodiversité », précise le Rac. C’est notamment le cas du Rassemblement national et de Reconquête, qui en demandant l’abrogation du Pacte vert européen, « se positionnent comme fondamentalement anti-environnementaux ». Les propositions des Républicains ne sont pas plus vertueuses et apparaissent même contradictoires… leur programme souhaite en effet la suppression de plusieurs textes cruciaux du Pacte vert européen, tout en conservant l’objectif de neutralité carbone en 2050. Le parti Renaissance ne fait guère mieux que le dernier cité, en ayant de « la peine à démontrer une intention claire pour le climat et l’environnement ». Au final, seuls les Écologistes, la France Insoumise et le Parti Socialiste- Place Publique portent des mesures ambitieuses qui font « de la transition écologique et sociale leur priorité ». Tout n’est pas parfait non plus… Certains manques ont été pointés, comme l’enjeu du financement pour les pays les plus impactés par le changement climatique chez la France Insoumise ou encore la non-interdiction des biocarburants produits à partir de cultures sur des terres agricoles qui est absente dans le programme socialiste. Réponse dans la soirée du 9 juin !