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La part du fer dans le transport de marchandises a chuté en trente ans. En 2022, sa part modale était de 11 % contre 87 % pour le transport routier et 2 % pour le fluvial. La moyenne européenne s’établissait quant à elle à 18 % en 2019. Un chiffre que la filière et le Gouvernement souhaiteraient atteindre en 2030. Tous les leviers activés ne permettent toutefois pas encore de parvenir à cet objectif. Dans cette rubrique, Energie Plus revient sur la décarbonation des transports en ville à travers la présentation d'une étude pionnière portant sur près de 120 territoires. Selon les chercheurs du Cired et l'ENPC, la mise en œuvre de politiques adaptées aux spécificités de chaque ville pourrait réduire en quinze ans, de manière significative,
les émissions de gaz à effet de serre, tout en améliorant la qualité de vie des habitants.
Autre sujet abordé dans ce numéro, le projet Def'Hy qui vise à dresser un état des lieux des compétences, emplois et formations permettant à la filière hydrogène de se développer. Enfin, un article traite de la nécessité de concilier préservation de la biodiversité et déploiement des énergies renouvelables.
Édito
Clément CyglerPied de nez climatique
Un Mondial de football sur le continent américain en 2026 (Canada, États-Unis et Mexique, avant une 24e édition prévue en 2030 dans six pays, couvrant trois continents… La Fédération internationale de football (Fifa) ne cesse de nous surprendre. Alors que l’instance a choisi de retenir l’Espagne, le Portugal et le Maroc pour la quasi-totalité des matchs, elle a également prévu que trois rencontres se jouent en Argentine, en Uruguay et au Paraguay pour marquer le centenaire de la première édition. Un clin d’œil à l’histoire, un nouveau pied de nez pour le climat. Alors que le bon sens écologique aurait exigé de concentrer les matchs sur un même territoire, voire des pays limitrophes, l’édition 2030 sera la plus éparpillée. L’urgence climatique n’est donc pas une priorité malgré les annonces de façade à venir… En 2022, le Mondial au Qatar qui se voulait être la première édition « neutre en carbone », devait générer selon les organisateurs 3,6 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions mensuelles moyennes du Danemark. Pour de nombreuses ONG comme Carbon Market Watch, ce chiffre a été sous-évalué et serait supérieur à 5 Mt de CO2. Des rejets qui vont forcément augmenter pour le Mondial 2026, avant d’exploser en 2030. D’autant plus que pour cette édition du centenaire, 48 équipes, et non 32 équipes, se disputeront le titre, alourdissant irrémédiablement l’empreinte environnementale d’un événement planétaire de moins en moins en phase avec les priorités de la société !