Courbevoie lance son deuxième CPE
Visant la neutralité carbone en 2050, la ville de Courbevoie vient de signer son second contrat de performance énergétique sur sept ans avec Dalkia. Une démarché débutée avec Engie en 2013 et qui avait permis d’entreprendre d’importants travaux de performance énergétique sur 135 bâtiments publics.
Courbevoie vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Une ambition portée par cette ville des Hauts-de- Seine de 80 000 habitants, depuis 2013. Cette année-là, alors que le contrat de performance énergétique (CPE) vient tout juste d’être inscrit dans la Loi (à l’issu du Grenelle I), les services de la ville, emmenés par l’équipe municipale en place, débutent une délégation de service public contractée sous la forme d’un CPE avec Engie, prestataire retenu pour sept ans (2013-2020). L’actuel conseillère Cohésion territoriale et environnementale Stéphanie Soares, qui était à l’époque conseillère municipale se souvient de la dimension novatrice du contrat : « Nous avions des équipes techniques très engagées et à la pointe qui nous ont permis de lancer ce projet ».
Premier CPE
Un premier cahier des charges et un périmètre d’intervention sont alors définis avec l’appui des agents, des élus et du prestataire Engie. 135 bâtiments publics (crèche, école, bâtiment administratifs…) sont identifiés afin d’y réaliser d’importantes économies d’énergie : -30 % sur la consommation de gaz, -28 % sur le réseau de chaleur urbain et -5 % sur l’électricité. « Des engagements atteints à l’issu des sept ans pour le gaz, dépassé de 13 points pour le poste électricité. Seul bémol avec nos consommations sur notre réseau de chaleur, qui n’a baissé que de 18% au lieu des 28% prévues », détaille la conseillère. Au-delà des engagements chiffrés, ce premier CPE pose des bases de réflexion et de mesure solides, encore utilisés aujourd’hui.
Des outils de suivi des consommations sont installés, permettant à la mairie et Engie de consolider leurs données et prévoir leurs actions. « Trois chaufferies gaz ont remplacé les chaufferies fioul. 84 sites ont été équipés d’une gestion technique centralisée (GTC), 31 sites ont été remis en conformité, deux chaudières à condensation ont été installés et les 135 sites ont été mis en place en outils de suivi », ajoute Stéphanie Soares. Au total, l’investissement direct de la commune s’est élevé pour ce premier CPE à 2,2 millions d’euros HT (200 000 euros pour les travaux de mise en conformité et l’audit énergétique, 2 M€ pour les travaux d’optimisation Avec un retour sur investissement compris entre 5 et 7 ans, selon les postes de dépense (gaz, réseau de chaleur ou électricité).
Des engagements plus poussés
Satisfait du premier CPE, Courbevoie a lancé un second appel d’offres, cette fois remportée en 2020 par Dalkia pour sept ans. Il s’engage à pousser plus loin la performance énergétique des 135 bâtiments définis en 2013 : -14 % sur le gaz, -27 % sur l’électricité, -10 % sur le chauffage urbain et, grande nouveauté, le poste eau a été intégré avec des économies prévues de 29 %. Les montants financiers ne sont logiquement pas aussi importants que dans le premier CPE, où tout était à faire. L’investissement de la commune est tout de même prévu à hauteur de 824 00 euros HT (CEE déduits), pour un gain estimé à l’issu des sept ans de 545 000 euros. Les temps de retour sur investissement étant compris entre deux et cinq ans, sauf pour le poste gaz prévu à neuf ans, en raison d’un investissement conséquent de sept chaudières.
Deux innovations au contrat
Le second CPE a permis de pousser plus loin certaines réflexions. Une innovation technico-numérique a été intégré au contrat, via un partenariat passé entre Dalkia et une start-up française, Kipsum. Celle-ci viendra poser des capteurs mesurant en temps réel les données de consommation énergétique des bâtiments testés. Un monitoring permettant à terme d’adapter en temps réel les consommations. Enfin, un projet solaire a été imaginé via un partenariat avec l’association nationale “Énergie citoyenne”. Après avoir réalisé des études de performance, la ville va équiper plusieurs bâtiments publics, dont l’Hôtel de ville, de panneaux solaires. En parallèle, elle souhaite associer ces citoyens au projet en qualité d’actionnaires en créant une société participative. « En intégrant les citoyens, nous ne leur promettons pas de grand objectif de rentabilité mais bien de s’investir dans la transition énergétique de leur ville », confirme l’élue.