668
Si les rejets de carbone de l’aviation restent faibles d’un point de vue global, ils ne cessent de croitre . Le secteur n’aura donc pas d’autres choix que de se décarboner. Pour y parvenir, il devra moins consommer et utiliser de nouveaux carburants moins polluants. Énergie Plus fait le point sur les technologies déjà existantes et sur les recherches menées par la filière pour moins rejeter de carbone.
Toujours dans le secteur des transports, ce nouveau numéro présente une étude réalisée par RTE sur la mobilité électrique. Selon le gestionnaire de réseau, le système est en mesure de la soutenir.
Enfin, une rubrique est consacrée aux certificats d’économies d’énergie avec notamment un retour d’expériences de Maury Imprimeur, qui a décarboné son process industriel en réutilisant la chaleur fatale issue des fumées.
Édito
Clément CyglerLa biomasse sous pression
Si la pandémie de covid-19 a mis à mal pendant une année le secteur aérien, celui-ci devrait petit à petit retrouver sa dynamique d’avant, avec une croissance du nombre de vols de 4 à 5 % par an. Une croissance qui va s’accompagner bien évidemment d’une forte hausse des émissions de CO2 de ce secteur. Celui-ci tente donc de se réinventer en améliorant voire en modifiant ses équipements, en premier lieu les moteurs afin qu’ils puissent utiliser de nouveaux carburants (hydrogène et biocarburant). Mais face aux nouveaux besoins de nombreux secteurs, la ressource en biomasse au niveau national ou continental semble toutefois bien limitée. Selon un rapport de Material Economics qui a été publié fin juin, l’Union européenne surestime de loin l’offre de biomasse d’origine végétale et forestière potentiellement disponible. La biomasse ne pourrait ainsi répondre à la demande croissante d’énergie neutre en carbone. « L’utilisation de la biomasse pour la production énergétique a déjà augmenté de 150 % entre 2000 et 2019 », indiquent les auteurs du rapport. Et les plans actuels de l’Union européenne supposent un doublement de la demande de biomasse… Pour éviter la hausse de la pression sur les forêts et des tensions concernant l’utilisation de terres agricoles, le rapport propose de moins utiliser la biomasse pour la production d’énergie, mais de la réserver à la construction et à certaines utilisations à forte valeur ajoutée comme le chauffage industriel, le transport maritime et… l’aviation ! « L’utilisation à haute valeur ajoutée de la biomasse de demain sera très différente de ce qu’il est prévu actuellement. Les chefs d’entreprises et les décideurs politiques devront s’adapter » , a ainsi prévenu Per Klevnäs, associé chez Material Economics.