L'industrie prévoit de doubler ses investissements pour la transition énergétique
Les entreprises manufacturières, qui représentent environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre de France, comptent dédier 1,2 % de leur chiffre d’affaires à la transition énergétique sur la période 2023-2025.
En septembre 2022, lorsque l'énergie était encore très chère, la Banque de France (BDF) a mené l'étude « Les entreprises industrielles face à la transition énergétique en France » auprès de celles de plus de 20 salariés. Elle a publié les résultats en juillet dernier. Pour rappel, en 2020, l’industrie, y compris la construction, représentait 19 % de la consommation finale énergétique de la France et 18 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Ainsi, à la rentrée 2022, 90 % des entreprises industrielles avaient déjà mis en œuvre des mesures d’économies d’énergie -comme la sensibilisation des employés ou l'automatisation des éclairages-; 65 % d’efficacité énergétique et 40 % de décarbonation de l'énergie. Pour chacun de ces moyens de réduction de la facture énergétique, les entreprises de plus 500 salariés étaient bien plus représentées que les petites et moyennes entreprises (PME). Finalement, entre 2000 et 2021, l’intensité énergétique finale dans l’industrie a baissé de 21 % et, entre 2000 et 2020, l’intensité d’émission de GES de 41 %.
Un doublement des investissements
En moyenne, toutes ces entreprises prévoient de doubler leurs investissements en faveur de la transition énergétique sur trois ans. En effet, si elles déclarent y avoir consacré environ 0,6 % de leur chiffre d’affaires sur les trois années passées, elles comptent lui dédier 1,2 % sur 2023-2025. Comme principaux obstacles à cet effort, 60 % des entreprises industrielles ont cité le manque de financements ; 47 % l’incertitude sur l’évolution du coût et de l’efficacité des technologies à venir ; un tiers environ l’absence d’alternatives technologiques et un dernier tiers les doutes sur le futur réglementaire et fiscal.
Comme l'exposition à de potentiels dangers climatique et énergétique des entreprises est susceptible d'influencer leur stratégie d'investissement, les experts de la BDF les ont également questionnées sur le sujet. De fait, 19 % s’estimaient très exposées aux risques climatiques de transition, 6 % aux risques physiques, et 56 % aux risques de sécurité énergétique. Sur ce dernier thème, lors de l'enquête, évolution de la production exclue, les industriels ont déclaré des factures en moyenne 68 % plus élevée que l'année précédente. Celles des grandes entreprises plus encore que celles des PME. Selon les auteurs, cela dépendait notamment « des modalités et de la date de renouvellement de leur contrat de fourniture d’énergie ».