Le Loiret verdit ses collèges
Pour remplacer un collège des années soixante, le département du Loiret vient de faire construire deux nouveaux établissements bien plus en phase avec les impératifs environnementaux et énergétiques actuels. Dans les communes de Pithiviers et Dadonville, ils ont accueilli leurs premiers élèves lors de la rentrée dernière.
Le Loiret mène une politique de transition ambitieuse : il s’est fixé l’objectif de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 17 % d’ici 2026 et de 25 % en 2030. Pour atteindre ces chiffres, il a défi ni en 2019 un plan en dix actions. La première prévoit de promouvoir de nouveaux bâtiments vertueux sur le plan énergétique. Les nouveaux collèges de Pithiviers et Dadonville (cette commune jouxte celle de Pithiviers), qui ont ouvert leurs portes en septembre dernier, incarnent cette orientation. Ils remplacent l’ancien collège Denis-Poisson, construit en 1962 et qui ne répondait pas du tout aux exigences environnementales actuelles. Cette passoire thermique laisse donc sa place à deux nouveaux établissements bioclimatiques, isolés grâce à des matériaux biosourcés et qui produisent une partie de leur électricité. Ces deux collèges, plus petits, doivent aussi mieux correspondre à la carte scolaire actuelle.
Certifiés BePOS et HQE
Le département est passé par un marché global de performance remporté par Bouygues. « Quand nous avons commencé le projet, la nouvelle réglementation environnementale (RE2020) se dessinait. Nous ne voulions pas nous contenter des exigences de la précédente (RT2012). Nous avons souhaité des labellisations pour que les performances soient mesurables et être sûrs que les objectifs soient atteints. Les bâtiments sont donc labellisés à énergie positive (BePOS) et sont certifiés Haute qualité environnementale (HQE) », précise Saranto Randrianalimanana, chargée d’opérations du projet des constructions des deux collèges du Pithiverais.
Les deux bâtiments, d’une capacité de 600 places chacun, ont été construits de la même façon au point de vue environnemental et énergétique. Seule l’architecture diffère, ainsi que les isolants retenus. Le collège de Dadonville a été isolé grâce à de la paille notamment, car il est situé dans la Beauce et que les porteurs du projet souhaitaient utiliser au maximum des matériaux locaux. L’autre établissement a de son côté préféré des panneaux de chanvrelin- coton. Ils ont une bonne tenue dans le temps et leur flexibilité leur permet de conserver leur pouvoir isolant tout en limitant les ponts thermiques. Moins locaux, ils sont tout de même fabriqués en France.
Pour être certifiés BePOS, les toits des collèges de Pithiviers et Dadonville ont été dotés respectivement de 254 kW et 238 kW de panneaux photovoltaïques. Ils produisent plus d’électrons annuellement qu’ils n’en consomment, notamment en se passant de chauffages électriques. Ils sont respectivement équipés de chaudières bois de 220 kW et de 330 kW dont les granulés sont produits dans la région pour limiter au maximum les rejets de carbone liés au transport. En cas de problèmes, des chaudières gaz ont également été installées. Les établissements ne possèdent pas de systèmes de climatisation sauf dans les locaux poubelles - c’est une obligation légale - et les locaux informatiques. Quand il y a des pics de chaleur, ils procèdent donc à une surventilation nocturne. « Si nous avions installé la climatisation, nous ne serions plus conformes à nos objectifs », note Saranto Randrianalimanana.
Le coût total de l’opération s’élève à plus de 42 millions d’euros. Le Département a financé 37,5 M€, la communauté de communes du Pithiverais 3,15 M€, Dadonville 414 000 € et Pithiviers 200 000 €. En outre, le projet a bénéficié de la dotation de soutien à l’investissement des départements, une subvention dispensée par l’État à hauteur de 1,8 M€. Ces deux projets doivent servir d’étalons pour les futures constructions à venir au sein du département.