L’Ademe fait le bilan de France Relance
Après un an d’existence, l’Ademe dresse un premier bilan de France Relance. Dans ce cadre, l’Agence publique gère une enveloppe d’1,2 milliard d’euros pour accélérer la transition écologique de l’économie.
Décarbonation de l’industrie, hydrogène bas carbone, économie circulaire, reconversion des friches, tourisme durable et agriculteurs: l’enveloppe d’1,2 milliard d’euros* confiée par l’État à l’Ademe dans le cadre de France Relance pour stimuler la transition écologique de l’économie s’adresse à un panel d’acteurs très large. Après un an d’existence, 2 052 structures ont bénéficié de 282,5 millions d’euros de l’Ademe. Ce soutien devrait continuer et accélérer d’ici à la fin d’année et en 2022. Ce sont surtout des TPE/PME qui ont été soutenues. Elles sont au nombre de 1629. Viennent ensuite les collectivités (192), les associations (149) et les grandes entreprises (82).
Des projets variés
La décarbonation de l’industrie est le secteur le plus aidé. L’Ademe subventionne en particulier les investissements en faveur de l’efficacité énergétique, de l’électrification ou de l’utilisation de sources de chaleur moins émettrices de CO2. Elle a par exemple soutenu le groupe Swiss Krono, qui produit des panneaux de particules à Sully-sur-Loire, à abandonner le gaz dans ses procédés de fabrication. À la place de ce combustible fossile, une chaudière de biomasse de 55 MW et un condenseur de fumées de 11 MW vont être installés dans l’usine. La chaudière brûlera des écorces, poussières et granulés générés sur place. Ce nouveau système permettra de couvrir 80 % des besoins thermiques du site et évitera 30 500 tonnes de CO2 dans l’atmosphère par an.
Un des autres sujets important concerne l’hydrogène bas carbone pour l’industrie, la mobilité et sur des projets d’innovation. 275 M€ sont prévus et 19 projets ont d’ores et déjà été sélectionnés par l’Agence. Rouen Vallée H2 illustre bien le type de projets qu’elle souhaite encourager. Cette opération vise à mettre en place un écosystème complet autour de la conversion à l’hydrogène des transports en commun. Un électrolyseur sera installé dans un dépôt de bus de la métropole normande. Il sera dans un premier temps alimenté par l’électricité du réseau, puis dans un second temps, par un parc photovoltaïque qui sera mis en service par Valorem en 2025.
Reconversion des friches
L’appel à projets sur la dépollution pour la reconversion des friches a aussi remporté un grand succès. 111 initiatives ont déjà été retenues. Près de 30 M€ ont été accordés jusqu’à présent, soit l’équivalent de cinq années d’aides de l’Ademe sur cette thématique. Enfin, 80 millions d’euros ont été alloués pour les TPE et PME engagées dans la transition écologique. Certains appels à projets sont plus modestes et moins dans les habitudes de l’Ademe. C’est le cas du tourisme durable qui apporte des financements pour des restaurants et des hébergements situés en zone rurale. En tout, 50 M€ devraient être alloués au secteur. 10 M€ doivent par ailleurs aider les agriculteurs à financer un diagnostic carbone de leur sol pour leur permettre de s’engager vers l’agroécologie.
Le recyclage des plastiques a enfin eu du mal à décoller. En effet, il repose sur « une problématique de changement de modèle avec l’incorporation de matières recyclées, la fabrication de nouveaux plastiques, la modernisation des centres de tri. C’est donc un sujet lourd pour lequel il faut mener des changements structurels qui prennent du temps », estime Arnaud Leroy, président directeur général de l’Ademe. Il souhaite donc que certaines enveloppes se pérennisent dans le temps avec le nouveau plan d’investissement France 2030 qui devrait être annoncé prochainement. « Les outils actuels ne suffiront pas à réduire nos émissions de CO2 de 55 % par rapport à 1990 comme le souhaite l’UE », estime Arnaud Leroy.
* 600 M€ supplémentaires sont opérés par l’Agence de services et de paiement (ASP) et 200 M€ sont apportés par l’Agence au titre du plan hydrogène