Jean-Benoît Nicet
Jean-Benoît Nicet 
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Dans ce nouveau numéro, une enquête est consacrée aux blanchissement des coraux alors qu'un nouvel épisode a commencé au début de l'année 2023. Ce phénomène est principalement causé par le réchauffement de l'eau des océans, lui-même conséquence de l'évolution du climat. Actuellement, 77% des récifs sont touchés par ce phénomène. Outre le changement climatique, le blanchissement est multifactoriel : activités minières, pêche, eaux usées, ou tourisme contribuent à affaiblir ces écosystèmes.
Toujours dans la rubrique Energie & climat, un article est dédiée à la start-up ZeCub. Celle-ci développe une microcentrale hydroélectrique connectée qui fonctionne grâce à l’eau des canalisations. Elle sera d’abord installée dans des usines et des abattoirs, avant d’être louée à des artisans, des restaurants et des particuliers. Deux cent sites industriels devraient être équipés en 2025 avant la construction de 100 000 modules supplémentaires.
Enfin, ce numéro compte une rubrique transport avec notamment un article sur le retrofit des véhicules à moteur thermique vers l'électrique. Cette pratique peine à se développer. Ses difficultés sont pointées par un rapport du Forum Vies Mobiles qui constate un coût trop élevé pour des résultats insuffisants.
Édito
Clément CyglerLe 25 octobre, Michel Barnier a enfin dévoilé le troisième plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). Attendu depuis de longs mois, ce document vise à planifier les actions à mener d’ici 2030 pour s’adapter progressivement au réchauffement d’ici 2100, et ce, de façon systématique dans toutes les politiques publiques (santé, agriculture, biodiversité, éducation, travail, bâtiment, transports, culture). Il repose pour la première fois sur la trajectoire de réchauffement de référence esquissée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans son scénario tendanciel. Celui-ci prévoit, pour la première fois, une hausse des températures de 2 °C en 2030, de 2,7 °C en 2050 et de 4 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. 4 °C peut sembler beaucoup, mais au vu des données actuelles – + 1,7 °C dans l’Hexagone en 2023 –, se référer à des valeurs plus basses, notamment le scénario central à + 2°C, n’aurait aucun sens et surtout n’aiderait pas les territoires à se préparer aux réels impacts climatiques prévus d’ici la fin du siècle… À cet horizon, la France pourrait ainsi connaître un à deux mois de saison de feux dans certaines régions, une multiplication par quatre de la fréquence des sécheresses ou encore une disparition des glaciers alpins. Ce plan comprend une cinquantaine de mesures articulées autour de cinq axes : protéger la population ; assurer la résilience des territoires, des infrastructures et des services essentiels ; adapter les activités humaines ; protéger le patrimoine naturel et culturel ; mobiliser des moyens humains et financiers. Parmi ces nombreuses actions qui peuvent donner l’impression d’être des doublons avec des outils existants, on peut citer l’élaboration d’une cartographie nationale d’exposition aux risques naturels, la réalisation d’études de vulnérabilité, la mise en œuvre d’une mission « adaptation » pour accompagner cent territoires dans leur stratégie, une augmentation de 25 % du fonds Barnier, le renforcement des mesures de prévention pour la sécurité des travailleurs, sans oublier l’intégration de cette trajectoire de 4 °C dans tous les documents de planification. Restera désormais à donner les moyens financiers aux divers acteurs pour se laisser une réelle chance… malheureusement, en cette période d’austérité, l’environnement et la transition énergétique sont les premiers touchés par les coupes budgétaires !