Des fossiles aux EnR : quand le marché de l’emploi mondial bascule

03 10 2022
Léa Surmaire
altitudedrone
La majorité des 32 millions d’employés spécialisés dans les fossiles disposent déjà de la plupart des compétences nécessaires pour se réorienter vers les renouvelables, selon l’AIE.

Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie, les travailleurs des fossiles commencent à se réorienter vers les renouvelables. Avec des compétences similaires. 

Comment se répartissent les emplois des secteurs de l’énergie dans le monde ? Cadres et ouvriers pourront-ils basculer des fossiles aux renouvelables ? Des questions pertinentes pour les décideurs politiques alors que la transition énergétique doit s’accélérer en Europe. Ce mois-ci, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié son premier rapport sur l’évolution de la structure de l’emploi mondial dans les filières énergétiques. Plus de 65 millions de personnes y officient, soit tout de même 2 % de la population active internationale.

Ont été pris en compte dans le calcul l’approvisionnement en combustibles (charbon, pétrole, gaz et bioénergie), le secteur de l’électricité (production, transmission et distribution) et certaines utilisations finales de l’énergie (fabrication de véhicules et efficacité énergétique pour les bâtiments et l’industrie).

Premiers enseignements

Actuellement, plus de la moitié des travailleurs officient dans les renouvelables. Grâce à leur croissance substantielle, le nombre d’emploi dépasse aujourd’hui celui d’avant la pandémie. Celui des combustibles fossiles, cependant, devrait retrouver les niveaux du monde d’avant cette année seulement. Les sociétés pétrolières et gazières peinent à embaucher de nouveaux employés et font face à une main-d’œuvre vieillissante, détaillent les auteurs du rapport.

La proportion de travailleurs dans les énergies propres pourrait encore augmenter. Si le scénario “Zéro émission nette en 2050” de l’AIE est suivi, la transition énergétique créera 14 millions de nouveaux emplois dans les renouvelables. À cela s’ajouteront 16 millions de personnes reconverties dans de nouveaux rôles liés aux énergies propres. La majorité des 32 millions d’employés spécialisés dans les fossiles disposent déjà de la plupart des compétences nécessaires pour se réorienter vers ces énergies, selon l’AIE. Par exemple, les ingénieurs pétroliers et gaziers peuvent appliquer leur savoir-faire à la géothermie comme l’interprétation sismique, le forage, la cartographie des réservoirs ou encore l’assurance du débit. Malgré des salaires plus attractifs et en augmentation dans le fossile, les ingénieurs se tournent d’ailleurs dès à présent vers les renouvelables.

Source : IEA
Source : Agence internationale de l'énergie

Un secteur à soutenir

Comme le secteur de l’énergie est à haute qualification, sa transition doit être accompagnée. En effet, aujourd’hui 45 % des travailleurs ont un poste à fortes compétences, contre 25 % dans le reste de l’économie. Sur les nouveaux postes créés, 60 % nécessitent des études de second degré. Avec la pandémie, les gouvernements ont investi 710 milliards de dollars dans les renouvelables, espérant une reprise “durable”. « L’énergie a été parmi les plus rapides industries à évoluer ces cinq dernières années », avance l’AIE dans son rapport. Entre 2019 et 2021, 1,3 million d’emplois ont ainsi été créés. Et ils pourraient encore augmenter de 6 % en 2022, selon les analystes, en grande majorité dans les renouvelables. 

Les femmes sous-représentées dans le secteur de l’énergie
Alors qu’elles représentent 39 % des travailleuses mondiales, les femmes n’occupent que 16 % des emplois du secteur de l’énergie. Et, comme sur le marché du travail classique, elles bénéficient de moins d’un cinquième des postes de gouvernance. Des filières sont toutefois plus progressistes que d’autres. Chez les fournisseurs d’électricité, 20 % des postes de management sont occupés par des femmes, contre respectivement 8 et 9 % dans le nucléaire et l’industrie charbonnière. Les start-up sont pour l’instant les plus avancées sur le sujet, même si elles restent, elles aussi, loin de la parité.

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