Une consultation pour dessiner le réseau hydrogène de demain
GRTgaz et Teréga ont lancé une consultation de marché s’adressant à de nombreux acteurs publics et privés : institutionnels nationaux et territoriaux, associations, syndicats, unions professionnelles, industriels, fournisseurs, producteurs et utilisateurs d’hydrogène actuels ou futurs, sans oublier les opérateurs d’infrastructures. Son but est d’identifier leurs attentes et leurs besoins pour imaginer le futur réseau de transport d’hydrogène bas carbone et renouvelable.
Que ce soit dans l’industrie ou dans la mobilité, l’utilisation d’hydrogène bas carbone et renouvelable est une des clés pour parvenir à la décarbonation de ces secteurs. Peu à peu, la filière hydrogène émerge et commence à se structurer, en témoigne l’envoi de signaux forts pour la production et la consommation de ce gaz. Le déploiement d’un réseau national de transport d’hydrogène est désormais essentiel pour accompagner le développement de la filière. Dans cette optique, GRTgaz et Teréga ont lancé une consultation des acteurs du marché de l’hydrogène vert pour réfléchir ensemble au réseau de transport de demain. Un réseau qui ne se veut pas seulement national mais européen. « La nécessité de se préoccuper des futures infrastructures de transport d’hydrogène apparaît partout en Europe. C’est un sujet majeur si l’Europe et la France veulent voir se développer une économie de l’hydrogène qui est indispensable pour réussir la neutralité carbone en 2050. La logistique européenne de l’hydrogène s’invente maintenant », a indiqué Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, lors du lancement de la consultation.
Planification en amont
Organisée entre les 1er juin et 11 juillet, cette consultation vise avant tout à être à l’écoute des attentes et des besoins de tous les acteurs du marché français afin de converger vers une vision commune des infrastructures de transport et de stockage d’hydrogène. Ces dernières s’inscrivent dans le long terme, ce qui nécessite d’anticiper très en amont leur planification, en accord avec les besoins actuels et futurs du marché de l’hydrogène. Quelques zones de consommation commençant à émerger sur le territoire français ont été identifiées. Ce sont soit des clusters isolés soit des vallées hydrogène plus étendues, qui se forment autour de plateformes industrielles et zones aéroportuaires comme à Dunkerque et à Bordeaux, sur l’axe Paris-Le Havre ou encore dans la vallée du Rhône. « Face à ces zones de consommation, on a des zones de production qu’il est nécessaire d’identifier pour assurer la rencontre entre l’offre et la demande. C’est donc bien l’objet de cette consultation : pouvoir repérer la localisation et la temporalité des volumes d’hydrogène consommés et produits », précise Marie-Claire Aoun, responsable du pôle relations institutionnelles Teréga. En complément de ces enjeux nationaux, la France qui bénéficie d’une position géographique favorable souhaite aussi jouer un rôle important dans l’écosystème européen de l’hydrogène.
Un réseau mature en 2040
Dans cette optique, GRTgaz et Teréga ont travaillé avec d’autres transporteurs européens pour faire émerger une première vision d’un réseau de transport, European Hydrogen Backbone (EHB), qui se fonderait sur 70% de canalisations existantes et relirait 21 pays. La construction de ce réseau se veut toutefois progressive, en se concentrant d’abord sur les vallées hydrogène, puis, au fur et à mesure de l’augmentation de la demande et de la production, sur les réseaux interrégionaux et nationaux avant d’arriver à un réseau mature en 2040. « L’idée sous-jacente de cet EHB est de relier les différentes zones de production et de consommation entre elles pour accroître la compétitivité de l’hydrogène en réalisant des économies d’échelle », ajoute Marie- Claire Aoun. Cette première proposition de réseau de transport a vocation à évoluer et être affinée en fonction des réponses à cette consultation qui sera reconduite chaque année par GRTgaz et Teréga.