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Comment la France peut-elle composer entre son objectif de neutralité carbone et le déploiement massif de la 5G ? La hausse du trafic mobile couplée à ce nouveau standard, potentiellement plus énergivore, appelle à une prise de conscience globale de l’impact du numérique sur la planète. Enquête à lire dans ce numéro d’Énergie Plus.
Rendez-vous ensuite à Paris, dans le 19e arrondissement. Vous découvrirez le programme CoachCopro organisé par l’Agence Parisienne du Climat, qui facilite depuis 2013 l’éco-rénovation des copropriétés. Récemment, c’est la copropriété Jean Jaurès qui a bénéficié du programme et… du grand prix du jury !
Enfin, vous découvrirez un nouvel outil, la MPEB qui permet de mieux interpréter les consommations des constructions et rectifier les anomalies éventuelles. La MPEB permet de mieux faire coïncider les attentes en matière de performance énergétique et les premiers retours d’utilisation.
Édito
Clément CyglerUn objectif européen rehaussé en trompe-l’œil ?
Le 21 avril dernier, les eurodéputés et les États membres de l’Union européenne ont adopté, après d’âpres débats, l’objectif de réduire d’au moins 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990. Le vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l’Europe, Frans Timmermans, s’en est félicité : « Nous sommes parvenus à un accord ambitieux pour inscrire notre objectif de neutralité climatique dans une législation contraignante qui guidera nos politiques pour les 30 prochaines années ». Cet objectif qui devrait mettre l’Europe sur la voie pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, reste toutefois en-deçà des -60 % d’émissions réclamées par le Parlement européen ou des -65 % souhaitées par des ONG comme Greenpeace. En prenant en compte l’absorption de carbone par l’agriculture et la sylviculture, l’objectif réel “net” redescend à 52,8 %, diminuant considérablement les efforts demandés.
Espérons que cette ambition soit suffisante et guide réellement les Gouvernements dans l’élaboration de politiques environnementales pertinentes et surtout cohérentes. Cela ne semble pas être tout à fait le cas du projet de loi Climat et Résilience, dont les premiers débats à l’Assemblée nationale viennent de se terminer. Pour le Réseau Action Climat, « l’ambition climatique reste beaucoup trop faible pour combler l’écart qui nous sépare toujours du respect de nos objectifs climat ». La raison : un blocage systématique des mesures les plus structurantes, comme le renforcement de la responsabilité climatique des grandes entreprises, l’interdiction pour les banques d’investir dans les énergies fossiles, la fin des avantages fiscaux sur le transport routier de marchandises ou encore l’obligation progressive de rénovation globale et performante des logements. Et dire que ce projet ne vise, seulement, qu’une réduction de 40 % des missions carbone de la France d’ici 2030…