L’avenir des groupes électrogènes passe par l’hydrogène

01 09 2022
Olivier Mary
Eodev

Pour remplacer les générateurs diesel bruyants et polluants, de plus en plus d’acteurs de la construction, du spectacle ou de la gestion de réseaux électriques commencent à se tourner vers des groupes électrogènes à hydrogène équipés de piles à combustible. Ce marché balbutiant doit encore se structurer mais entrevoit un potentiel considérable.

Lors du festival WeLoveGreen qui s’est tenu dans le bois de Vincennes du 2 au 5 juin, les spectateurs ont pu profiter de concerts alimentés par de l’électricité bas carbone. Traditionnellement, les évènements éphémères qui ne peuvent pas se relier au réseau électrique ont pris l’habitude de recourir à des groupes électrogènes brulant du diesel. Cette solution polluante et bruyante a été abandonnée par les organisateurs au profit de panneaux photovoltaïques associés à des batteries, de générateurs alimentés par de biocarburants composés à 100 % de colza français ou par de l’hydrogène issu d’électrolyse. Les effets de lumières et la sonorisation du festival de musique étaient donc assurés par un générateur équipé d’une pile à combustible (PAC) de 20 kW. Avec, à la clé, un meilleur bilan carbone et moins de bruit autour des scènes.

Solutions alternatives ou de secours

Ces générateurs se développent aussi sur d’autres marchés. « En France, outre l’évènementiel, le bâtiment est un débouché important. Une de nos machines est également en test chez Enedis pour alimenter les usagers lors des travaux de maintenance sur le réseau électrique », explique Thibault Tallieu, directeur Marketing et Communication chez EODev. Cette technologie peut aussi servir de solution de secours pour pallier aux défaillances des réseaux. Aux États-Unis notamment, où ils sont souvent vétustes, elle peut être utilisée dans ce but. D’autant plus que lors des fortes chaleurs, les exploitants coupent parfois le courant pour éviter des incendies dans les transformateurs. Ces équipements peuvent également remplacer le diesel dans des systèmes de secours pour les hôpitaux, les gendarmeries, les casernes de pompiers, les datacenters ou le secteur de l’alimentaire pour la réfrigération.
Mais ces applications ne semblent pas forcément adaptées à un pays comme la France où le réseau est stable, les coupures rares, et où les solutions de backup ne tournent que quelques heures par an. Dans ces conditions, la pollution émise par un générateur diesel reste assez limitée. Enfin, les générateurs à hydrogène présentent un intérêt pour les sites qui ne sont pas du tout reliés au réseau comme des refuges en montagne. Un système exploité par EDF Systèmes énergétiques insulaires est par exemple installé dans le cirque de Mafate, sur l’Île de la Réunion.

Vous avez lu 2% de l'article

Pour visualiser la suite du contenu, merci de vous connecter :

Géothermie et lithium en synergie

27 09 2024
Léa Surmaire

En France, quelques premiers projets couplant géothermie et extraction de lithium ont été lancés. L’Allemagne a une longueur d’avance. L’entreprise Vulcan Energy Resources y a déjà mis en marche une chaîne d’extraction et de raffinage visant à produire de l’hydroxyde de lithium à partir de saumures géothermales.

Lire la suite

La filière EMR s’ancre dans le paysage énergétique

31 07 2024
Olivier Mary

L’Observatoire des énergies de la mer vient de publier son rapport annuel sur l’état de la filière. La production électrique, les investissements et le chiffre d’affaires en hausse, la construction de nouveaux parcs et la création d’emplois montrent que celle-ci se structure même si elle reste anecdotique dans le mix énergétique français.

Lire la suite

Datacenters et microalgues, une synergie à évaluer

17 07 2024
Léa Surmaire

Data4 et l’Université Paris-Saclay ont lancé une expérimentation visant à utiliser la chaleur fatale d’un centre de données essonnois pour accroître le rendement d’une culture de microalgues. Celles-ci pourront ensuite être méthanisées et créer de l’énergie à leur tour.

Lire la suite