Éolien en mer : les difficultés s’amoncèlent

16 09 2021
Olivier Mary
Statoil

Alors que chez ses voisins, les parcs éoliens en mer se multiplient, la France ne compte qu’un seul appareil en fonctionnement et neuf projets en cours. Pourtant, elle possède la deuxième plus grande zone maritime au monde, qui lui donne théoriquement un potentiel énergétique global d’environ 30 GW. Et les évènements récents autour de la filière ne vont pas dans le bon sens.

Le 14 juin et le 28 juillet, la fuite d’une centaine de litres d’huile par le navire foreur du futur champ offshore de Saint-Brieuc (Bretagne) a fait polémique. Le 27 août, le comité des pêches des Côtes d’Armor a déposé une plainte pour rejet de substance polluante. Dans un courrier adressé au préfet maritime de l’Atlantique, les avocats demandent l’immobilisation du bateau qui, selon eux, a été autorisé le 18 août à reprendre le forage. En outre, les pêcheurs ont déposé une autre plainte contre l’ensemble du projet pour pollution et atteintes à l’environnement. Les avocats dénoncent l’absence de concertation préalable des associations de protection de l’environnement, l’inachèvement des études d’impact ainsi qu’un manque de suivi des éventuelles nuisances depuis le début du chantier. Malgré les polémiques, la France veut poursuivre le développement de la filière pour combler son retard.

Le premier ministre Jean Castex a donc annoncé le 28 août un nouveau chantier au large de la Normandie, aux côtés du projet existant près de Barfleur. Afin de limiter les inquiétudes, il a assuré que ce nouveau projet inclurait « un nouvel observatoire national de l’éolien en mer » pour « mettre à disposition de tous la synthèse des connaissances scientifiques disponibles sur les effets des parcs éoliens en mer sur la biodiversité ». Les recours à répétition contre les projets contribuent à allonger leur durée. En France, ils devraient durer plus de dix ans contre à peine six en moyenne aux Pays-Bas. Les technologies prévues au départ peuvent donc devenir obsolètes. C’est le cas pour le projet Île d’Yeu-Noirmoutier.
Face aux évolutions des fondations d’éoliennes, le porteur de projet a été forcé de changer de technologie. Il abandonne donc les fondations de type jacket pour une technologie monopieu. À ce rythme, la France aura bien de la peine à rattraper ces voisins : 19 % de la production d’électricité des Pays-Bas, et 11,5 % au Royaume-Uni proviennent déjà de l’éolien en mer posé.

Géothermie et lithium en synergie

27 09 2024
Léa Surmaire

En France, quelques premiers projets couplant géothermie et extraction de lithium ont été lancés. L’Allemagne a une longueur d’avance. L’entreprise Vulcan Energy Resources y a déjà mis en marche une chaîne d’extraction et de raffinage visant à produire de l’hydroxyde de lithium à partir de saumures géothermales.

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La filière EMR s’ancre dans le paysage énergétique

31 07 2024
Olivier Mary

L’Observatoire des énergies de la mer vient de publier son rapport annuel sur l’état de la filière. La production électrique, les investissements et le chiffre d’affaires en hausse, la construction de nouveaux parcs et la création d’emplois montrent que celle-ci se structure même si elle reste anecdotique dans le mix énergétique français.

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Datacenters et microalgues, une synergie à évaluer

17 07 2024
Léa Surmaire

Data4 et l’Université Paris-Saclay ont lancé une expérimentation visant à utiliser la chaleur fatale d’un centre de données essonnois pour accroître le rendement d’une culture de microalgues. Celles-ci pourront ensuite être méthanisées et créer de l’énergie à leur tour.

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