L’hydrogène, une solution pour améliorer la qualité de l’air
En Île-de-France, l’hydrogène fait partie des solutions étudiées par les pouvoirs publics pour lutter contre la pollution de l’air, provoquée notamment par les transports routiers. En 2022, la première solution de production d’hydrogène sur une unité de valorisation énergétique sera inaugurée dans le Val-de-Marne. Baptisée H2IDF Créteil, elle alimentera des flottes de véhicules en carburant.
Si la qualité de l’air en Île-de-France s’améliore, l’évolution reste lente. Selon l’organisme indépendant AirParif, « de trop nombreux citoyens restent exposés à des niveaux de pollution qui dépassent les seuils légaux ou les recommandations de l’organisation mondiale de la santé ». L’année 2019 a été
marquée par plusieurs épisodes de pollution en ozone liés aux conditions caniculaires survenues durant l’été ainsi qu’à des épisodes hivernaux d’émissions de particules fines liés au trafic routier. AirParif estime que près de 500 000 franciliens, soit un habitant sur dix, sont exposés au dépassement de la valeur limite annuelle en dioxyde d’azote. Face à ces constats, l’hydrogène est aujourd’hui considéré par de nombreuses entreprises, centres de recherche et collectivités, comme un moyen pour décarboner les transports de marchandises et de personnes.
C’est également la vision défendue par la région Ile-de-France, qui a confié à l’Agence régionale Énergie-climat (Arec) l’animation du Club Hydrogène Île-de-France, en partenariat avec la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (Driee) et l’Ademe. « L’hydrogène est testé à différentes échelles sur le territoire, mais uniquement à destination des gros rouleurs et non des véhicules des particuliers », avance Thomas Hemmerdinger, chargé de projet à l’Arec. « Pour rendre économiquement viable le cycle de fabrication de l’hydrogène, il faut en effet pouvoir utiliser la matière sur de gros usages : flottes automobiles, transports en commun… ».
Production d’hydrogène sur une UVE
Parmi les projets soutenus par la région, le premier d’entre eux est celui de Créteil, baptisé H2. Porté par le groupe Suez, le SIPEnR, filiale du syndicat local d’énergie Sipperec, et Powidian, H2 Créteil sera, dès 2022, la première solution de production d’hydrogène sur une unité de valorisation énergétique (UVE) en France. Concrètement, le site transformera une partie de l’électricité produite à partir des déchets en hydrogène. La station devrait avoir dans un premier temps une capacité de production et de distribution de 500 kg/jour d’hydrogène, puis jusqu’à une tonne. Produit au gré des besoins, l’hydrogène sera ensuite utilisé par les véhicules publics (bus, bennes…), voire à terme par certains véhicules utilitaires.
La zone étant connue pour ses mobilités intensives, avec une localisation à proximité d’Orly et de l’A86. L’équilibre économique du projet réside dans la proximité entre les lieux de production de l’hydrogène et ces usages. « La fabrication doit se situer à proximité des noeuds logistiques afin de concentrer la chaine de valeur et massifier les coûts pour rendre l’hydrogène économiquement intéressant », confirme Thomas Hemmerdinger. Comme tous les projets de ce type, H2 Créteil fonctionnera dans une logique partenariale associant public et privé.
Ça roule pour l’hydrogène
D’autres projets sont en cours en Ile-de-France. Le constructeur Toyota, le fabricant Airliquid et enfin la Société du Taxi Electrique Parisien (Step) viennent de finaliser la création de la marque Hysteco. Cette flotte de taxis hydrogène sera prochainement disponible à la location pour les
besoins des entrepreneurs (chauffeurs privés et autres VTC). Hysteco est la seconde phase du projet Hype, développé par la Step qui avait en 2015 la première flotte de taxis hydrogène, lors de la Cop21. Mais encore ? À Issy-les-Moulineaux, la mairie vient de lancer un appel à projet afin d’utiliser l’hydrogène pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire d’immeubles, grâce à une pile à combustible.