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Les actions en justice contre les États qui ne respectent pas leurs objectifs de réduction de rejets de gaz à effet de serre se multiplient. En France, l’Affaire du siècle se poursuit et Énergie Plus fait le point sur son avancement.
Alors que se sont tenues les Assises européennes de la transition énergétique, la revue consacre plusieurs articles à la transition énergétique menée dans les territoires : retrouvez ainsi un état des lieux du label Cit’ergie, l’exemple de la Communauté de communes de Sarreguemines Confluences qui développe la mobilité bas-carbone, ou encore le projet de l’association Le Mandat du Climat pour sensibiliser les élus locaux aux impacts du changement climatique.
Édito
Clément CyglerUne précarité énergétique de plus en plus inquiétante
En 2019, 11,9 % de familles, soit au moins 3,5 millions de ménages, sont en situation de précarité énergétique en France métropolitaine, selon le tableau de bord 2020 de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). Un chiffre légèrement meilleur que celui de 2018 (12,1%) en raison notamment de températures hivernales plus douces. Mais si « cet indicateur est en léger recul, il ne préfigure pas de la situation des plus pauvres », tempère l’ONPE. Le nombre de ménages rencontrant des difficultés de paiement de leurs factures d’énergie ne cesse en effet d’augmenter. Il est passé de 10 % en 2013 à 18 % en 2020. Et cette situation risque encore de s’aggraver dans les années à venir, à cause de l’augmentation du prix des énergies et de la diminution des aides financières, alertent les expert de l’ONPE. Ces derniers s’inquiètent en particulier des plus jeunes (18-34 ans) : « 66 % d’entre eux ont restreint leur chauffage au cours de l’hiver dernier et 32 % déclarent rencontrer des difficultés de paiement ». En outre, les mesures de confinement pour répondre à la crise sanitaire devraient avoir des conséquences importantes pour ceux en situation difficile. La suspension de paiement des factures durant une trêve hivernale rallongée pourrait ainsi aboutir à une explosion des impayés d’énergie et des demandes d’aides aux services sociaux.
La rénovation énergétique des logements, dont le rythme est bien en dessous des objectifs fixés, et l’éradication des passoires thermiques doivent donc redevenir des actions prioritaires pour le Gouvernement. Mais en fixant le seuil de performance énergétique avec un plafond 450 kWh EF/m²/an pour qu’un logement soit qualifié de décent, on peut malheureusement en douter… « Alors même que tous les signaux sont au rouge sur la gravité de la précarité énergétique dans notre pays, que 97% des avis exprimés lors de la consultation préalable critiquaient le seuil proposé, que le candidat Emmanuel Macron promettait l’éradication des passoires énergétiques d’ici 2025, le décret porte, au mieux, sur 2% des passoires énergétiques à partir de 2023 ! », a ainsi dénoncé Jean-Baptiste Lebrun, directeur du Cler.