Ce numéro d’Énergie Plus est consacré aux certificats d’économies d’énergie. Si la 4e période des CEE se terminera fin 2021, la 5e est déjà en préparation. Les différents collèges des acteurs des CEE – obligés, délégataires, éligibles, mandataires, installateurs, bénéficiaires – ont été sollicités pour exprimer leurs attentes sur les évolutions attendues, à travers des concertations organisées par la DGEC et par l’ATEE. Le besoin d’une meilleure visibilité fait avant tout consensus afin que les acteurs puissent se projeter dans le dispositif et engager plus massivement des actions d’économies d’énergie. Pour massifier les opérations CEE, les professionnels demandent aussi de la simplification qui pourrait passer par un recours accru à la dématérialisation. La question des bonifications est également un point central des concertations, leur efficacité en termes d’économies d’énergie se relevant peu pertinente. Pourtant, même si les coups de pouce peuvent être critiqués pour leurs bénéfices, ils continuent d’être déclinés.
Édito
Clément CyglerAssocier efficacité et neutralité
« La banquise de l’arctique fond à une vitesse dramatique ». Ce constat alarmant a été dressé par Markus Rex, chef de la mission scientifique Mosaïc. Celle-ci vient tout juste de se terminer après le retour du brise-glace Polarstern dans son port d’attache au nord de l’Allemagne. En 389 jours de mer, la mission a permis de collecter plus de 150 térabits de données sur l’atmosphère, l’océan, la banquise et les écosystèmes pour évaluer l’impact du changement climatique. Si les modélisations issues de l’analyse des données ne seront disponibles que dans deux ans, les scientifiques internationaux présents ont tous pu constater l’ampleur inédite du recul de la banquise. Prônée par de nombreux pays, notamment la France à travers son plan de relance, la décarbonation de tous les secteurs d’activités est donc devenu l’enjeu environnemental prioritaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, principaux responsables de ce réchauffement climatique.
L’efficacité énergétique et les économies d’énergie doivent désormais obligatoirement se conjuguer avec réduction des émissions de CO2. Cette association peut sembler évidente, mais que ce soit avec l’exemple de la réglementation environnementale (RE2020) ou bien avec le dispositif des CEE, elle pourrait surtout se révéler complexe à mettre en œuvre. Certains acteurs qui verront leurs activités impactées par les possibles changements réglementaires et les nouvelles contraintes techniques, se font déjà entendre. Toutefois, l’excuse de la crise sanitaire actuelle, bien souvent avancée, ne doit pas modifier les engagements pris et surtout retarder la mise en place d’actions. La décarbonation doit désormais pleinement trouver sa place dans nos politiques et stratégies nationales énergétiques.